Août 2004

 
         
         
 

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Force détails et puis voilà :

6h30 : Scrogneugneu, déjà réveillée. Café sans sucre dans mon mug préféré (jaune à fleurs de Mary Rose Young). Confortablement installée dans mon lit, je finis le volume 66/72 de J. Green.

8h00 : Internet. Lecture de journaux, surtout américains et australiens, tout en petit déjeunant. Muffin toasté : une moitié avec confiture de pêche (A la Mère de Famille, à tomber), une avec du Sirop de Liège. Post d'une photo de Ponya (de la série prise chez Kunga) sur mon "album photo". Regret de ne pouvoir le mettre en lien sur ce journal.

8h45 : Rituel du matin avec la Crème Lavante (Uriage), Baby Oil (Johnson), déo (Sanex Lactoserum), pâte dentifrice saline (Weleda), eau florale de rose, composition pour le visage à base d'huile de rose musquée du Chili (Senteurs de fée), Aqua Allegoria Pamplelune (Guerlain). No make-up.

10h00 : Café avec Simon au coin des rues P Albert et Muller. Sourire : sur le rideau de fer du No Problemo se trouve peint un délicat escarpin rouge. Au pied de ce rideau, une paire de godillots noirs abandonnée sur le bitume. Achat d'abricots et mangue près de la rue Myrha (marché rue Dejean hélas fermé). Pas résisté à l'envie d'entrer chez Virgin pour : carnet de croquis Moleskine ; "So called chaos" Alanis Morissette ; "La vie comme elle vient" Trondheim ; "Paul en appartement" Michel Rabagliati.

13h30 : Déjeuner à la maison. Une part de la Tourte Fermière préparée par mes blanches mains (en fait pour hier soir) et salade verte. Yaourt nature au lait de brebis. Deux morceaux de chocolat noir au gingembre frais (Dolfin).

14h30 : Revu le film "The hours" avec autant de plaisir que la première fois.

"To look life in the face. Always look life in the face. And to know it for what it is. At last, to know it, to love it for what it is. And then to put it away."

16h30 : Réveil alors que JG en est à la fin de son message (oups, trop tard) sur mon répondeur. Il se propose de m'apporter les 3 premiers tomes de ses cours de shiatsu et de me faire une démo avant son départ en Bulgarie et le mien pour Macampagne. Recherche sur le net pour passer quelques jours à Londres avant le 25 août, l'hôtel de Marble Arch étant plein.

17h00 : soleil, chaleur, métro jusqu'à Jean Jaurès en raison d'un plein à faire à la coop bio. Envie de spaghettis d'épeautre, de graines de sésame, d'houmous, besoin d'une certaine Fleur de Bach, de crèmes Weleda (démaquillant Amande) et Dr Hauschka (crème de jour).

18h30 : Répondu aux messages laissés sur mon répondeur (JG, ChagsBral, Tserba, TexanGirl). Je vois le premier dans une heure pour une séance de ciné (9/11) et un restau (La Famille ? Kokolion ?). Sentiment bizarre de malaise concernant le second. Organisation du pique-nique d'anniversaire de demain soir avec la troisième. La quatrième, à Royan, ne rentre que vendredi d'après papa.

1h du matin : pas vu le film. Pas beaucoup mangé, pas mal bu. Le père de JG est décédé. C., qui se trouve dans sa ville natale, vient de le lui apprendre. Il a ponctué la nouvelle d'un "Tu vois, ça s'est passé comme je le lui ai souhaité lorsque je l'ai appelé la dernière fois de New-York. Il a crevé tout seul dans son coin, comme un chien !". Nouvelle sidérante : il a appris il y a quelque temps qu'il n'était pas l'aîné. Il a un demi-frère qui aurait 2/3 ans de plus que lui, médecin dans le midi. Ca fait, donc, six enfants identifiés. JG est persuadé qu'il y en a d'autres et s'attend à des surprises lors du règlement de la succession.

 
         
         
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Je me sens blessée, confuse, puis l'instant d'après je hausse les épaules en me demandant ce à quoi je pouvais bien m'attendre d'autre. J'alterne un état et puis l'autre depuis ce matin peut être histoire de m'occuper les méninges pour ne pas voir le gros de l'iceberg, ce qui est entrain d'émerger.

Pas encore, pas tout de suite, non, ne pas prendre de décision dans cet état de confusion.

Respirer calmement afin d'amener au même rythme neurones et poumons. Voilà.

Je pense du coup à Rot-Sa et à la mise à distance que j'ai décidée la semaine dernière. Drôle, parce que dans le fond, la distance met un frein à l'intimité et, cet espace, c'est justement ce qui me pose problème. J'ai le sentiment de ne pas être très cohérente sur ce coup là. En fait, avec Rot-Sa l'intimité créait une amibiguité que je ne savais pas gérer, qui n'était pas souhaitable, c'est surtout ça.

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Interrompue par Tserba passant en coup de vent prendre un thé. Le pique-nique de ce soir est annulé en raison des pluies d'orage qui s'abattent ponctuellement depuis ce matin et reporté à jeudi midi ou ce week-end. Too bad.

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Marre que ce journal soit perçu comme un point où prendre des nouvelles, prendre "la température".

Plus envie de ça. Plus envie de certains regards ici. Situation perverse qui a généré une certaine censure dont je cherche à me débarrasser.

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"Je t'appelle quand je suis dispo."

Oui, faisons comme ça, ai-je pensé.

Je perds notre histoire de vue. Voilà ce que j'ai réalisé.

 
     
         
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En lisant les mots écrits par Rot-Sa, les larmes ont coulé, énormes, molles, lourdes comme des gouttes de pluie d'orage.

Ca n'a pas duré longtemps mais assez pour me laisser penser que je ne vais pas trop bien.

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J'entrevois une solution qui pourrait nous satisfaire tous les deux, dans un premier temps. Il me semble que nous pourrions reprendre nos échanges en nous écrivant et là je ne parle pas de courrier électronique. Cela pourrait être, en plus du plaisir de s'écrire, un excellent exercice de créativité en ce qui me concerne. A proposer prochainement.

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SCORPIO (Oct. 23-Nov. 22): A Taoist parable tells of a poor farmer who owned a single horse. One night it ran away. The neighbors came to offer condolences. "What bad luck!" they said. "Maybe," the farmer replied. "Maybe not." A week later, the fugitive horse returned, accompanied by six wild horses. The farmer and his son corralled them. "Lucky you!" the neighbors cried. "Maybe," the farmer said. "Maybe not." Soon the son tried taming the new arrivals. A stallion threw him to the ground, breaking his leg. "Terrible luck!" the neighbors wailed. "Maybe," said the farmer. "Maybe not." The next day, soldiers visited the village. Strife had broken out between two warlords, and one had decided to conscript the local young men. Though every other son was taken, the farmer`s boy was spared because of his injury. "What fantastic luck!" the neighbors said. I think this story captures the essence of your coming week pretty well, Scorpio.

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Un petit papillon blanc m'accompagnant d'un bout à l'autre de la rue d'Orsel, virevoltant à quelques centimètres de moi, une abeille déambulant comme ivre de soleil sur un bout de trottoir alors que je finis mon cornet de glace à l'abricot, le fauteuil mou et collant autour duquel s'active ma nouvelle coiffeuse, celle qui rétablit, par la coupe de cheveux, l'équilibre énergétique et qui a relevé le défi de rattraper le boulot bâclé par son prédécesseur, l'impression d'être dans un four sous le peignoir en tissu synthétique, les touristes américains que je vois défiler un gobelet Columbus Café à la main alors que les terrasses de café sont vides, les rayons de la Librairie des Abbesses, la gentillesse de son vendeur et la commande de "Correspondance croisée" de Beauvoir/Bost, ma cicatrice qui tiraille, un peu moins de bleu à l'âme, une fin d'après-midi d'été à Paris.

 
         
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Vu, sur e-stat, 19 pages lues en 6 visites.

Vu, sur ma table de nuit, des kleenex en boule.

En quelque sorte un résumé.

><((((°>

Réveillée à 4 heures ce matin et tellement fatiguée que je me suis assoupie devant mon film préféré après ma conversation avec ChagsBral tout à l'heure. Au réveil, tentation d'appeler Dalba, pour annuler le dîner de ce soir à la maison. Pas du tout une bonne idée. Outre le plaisir de la voir, je sais que je n'ai pas intérêt à m'isoler trop en ce moment.

Au menu : aubergines farcies tièdes et petite salade de roquette ; pavé de saumon grillé sauce beurre citron et gratin épicé de tomates/courgettes ; roquefort et figues/fromage basque et pâte de coings ; glace litchi/gingembre ou sorbet framboise/violette avec des sugar cookies. Et du champagne, plein de champagne.

"Chère imagination, ce que j'aime surtout en toi, c'est que tu ne pardonnes pas" André Breton

 
         
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Library of unwritten book, une idée qui me plaît (via).

Sur e-stat, toujours plus fort, 22 pages de mon journal lues par une même personne (qui cherche à l'apprendre par coeur certainement *rire incrédule*) en 12 visites.

***

Qui est-ce que je cherche à rassurer ? Moi ? Lui ? Parce que, même si je ne veux pas jeter le bébé avec l'eau du bain, il n'en reste pas moins que je doute encore (principalement de moi) et crains l'effet du temps dont je vais avoir besoin pour retrouver la sérénité du "nous" qui n'est plus.

Que ne donnerais je pas pour retrouver un peu de légèreté...

><((((°>

Cet après-midi, dans ma boite aux lettres, une carte de Ponya et un petit mot de ses enfants et son mari (me remerciant pour les petits cadeaux qu'elle leur avait transmis), qui m'ont touchée et fait un bien fou. Et pour cause, je venais de quitter ChagsBral sur des mots d'une tristesse sans nom.

D'ailleurs, je reviendrai pas dessus parce que c'est à pleurer. Et ça, j'en peux plus.

Kazam ! Quel été ....

 
         
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Je suis rentrée de MaCampagne plus tôt que prévu.

Je pourrais mettre ça sur le compte d'une météo catastrophique plus propice à la lecture d'un bon bouquin sous le duvet (ce que je peux aussi bien faire à Paris) qu'à des balades à travers champs, de cette douleur sourde toujours présente qui me gâche bien des moments agréables. Mais non. J'ai tout simplement fui le silence assourdissant qui s'est installé entre Metog et moi et sur lequel il était, chaque heure passée, plus difficile de revenir. J'ai fui son ennui, son absence d'envie. Pesant. Il faut dire que, volontairement, je n'ai pas joué les locomotives, espérant que nos journées s'organiseraient spontanément, lui laissant l'opportunité de proposer. Il n'en fut rien et combien j'ai eu horreur de ses regards de chien battu jeté depuis le fauteuil où il se trouvait posé là alors que je lisais, allongée sur le lit, face à la grande fenêtre ouverte sur le jardin bruissant de pluie, de pépiements d'oiseaux et l'instant d'après brillant sous le soleil. Alors, lasse, j'ai fait mes bagages, refermé la maison, l'esprit déjà tout occupé par le programme de mes derniers jours de vacances. Nous sommes redescendus sur Bar en échangeant quelques propos, sur le temps, cachant à peine le malaise que j'ai laissé s'épaissir afin de susciter, enfin, une réaction de sa part. Nous nous sommes quittés à la porte du moulin, une bise sur la joue, une vague promesse de s'appeler bientôt alors que je remontais déjà la route pour retrouver ma grand-mère. J'ai réalisé que j'avais tendu la corde les deux derniers jours sans résultat aucun, sans réussir à l'amener à sortir du mutisme derrière lequel il s'est retranché et que je ne comprends pas.

Rien. Le néant. Le vide.

Et ma lâcheté.

Pas envie de lui demander ce qui ne va pas, de crever l'abcès. Marre de tendre des perches. Et si ça doit finir en eau de boudin, soit. Qu'il en soit ainsi.

Ceci étant, j'ai quand même apprécié ces quelques jours au vert, un peu profité du verger (régal de groseilles et mûres), fait le tour du village (boutique de l'antiquaire repérée mais fermée, à revoir) et constaté avec plaisir combien de vieilles maisons sont à nouveau habitées et même fort bien retapées, un petit pèlerinage, sur la colline, à Notre Dame des Otages en souvenir de mon grand-père. Vu à Bar, les mirabelliers si chargés de fruits (encore verts, faute de soleil) que certaines branches se brisent. C'en est désolant. Egalement beaucoup de noix en perspective chez nous. Obaasama va aussi bien que possible (paraît très diminuée tout de même, je commence à me poser des questions sur l'organisation de son quotidien) et se réjouit des températures actuelles très clémentes. Nous avons passé la journée ensemble avant que je ne reprenne le train et son incessant babillage, qui a tendance à m'abrutir en temps normal, était un vrai délice après le silence de ces derniers jours.

En ce dimanche, pas fait grand chose : lessives, déballage des quelques achats faits chez Ikéa avant notre départ et dont je suis bien contente, rangement des coupons de tissus et différents objets rapportés de MaCampagne, préparation des photos à mettre sur mon blog dans les prochains jours et lecture du très prenant échange de correspondance entre de Beauvoir et Bost.

Demain matin, je me joins à Simon qui se rend chez un confrère pour y voir des tableaux qui pourraient l'intéresser. Au vu de certaines signatures, j'ai battu quelques cils et il a gentiment dit "d'accord, je passe te prendre à 7 heures". Et je m'en réjouis vraiment d'avance.

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J'arrose quelques ginger snaps de tchaï bien chaud et sucré en tentant de retrouver un peu de calme. Kazam ! Que je suis énervée....

L'objet de mon courroux ? Le sombre crétin de la Sécu qui a traité ma demande de remboursement après ma sortie de clinique et a saisi 130 euros de supplément d'honoraires de chirurgien au lieu de 1300 et 50 euros pour d'autres différents frais au lieu de 500 qui étaient joints au même envoi. Tous les justificatifs en main, je me suis rendue à la Caisse dont je dépends pour m'entendre dire qu'on notait ma réclamation, qu'on allait devoir faire des recherches, ressortir mon dossier qui ne se trouve pas là mais sur une "plate-forme" (sic) ailleurs, j'imagine en mer du Nord puisque tout ça va prendre à nouveau trois semaines, bref... Ca a fait éclater de rire Sang-Po lorsque je lui ai dit que par-dessus tout, je trouvais incroyable de n'avoir pas reçu un mot d'excuses.... No comment.

Donc, trésorerie tendue = pas franchement le moment de partir à Londres.

Quant au Foujita que j'ai tenu en mains ce matin .....

 
         
   
   
         
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Donc pas de séjour à Londres mais une proposition, tombant à point, de passer 2/3 jours près de Pont L'Evêque dans une de ces ravissantes maisons normandes où l'on paresse sous les pommiers en éclusant la bouteille de pommeau, où le feu de cheminée crépite à la tombée du jour alors qu'on s'apprête à vous gaver de crêpes à l'andouillette, de côte de boeuf ou de tripes, où la tarte aux pommes et la simple faisselle sont inévitablement noyées sous une couche de crème fraîche bien épaisse. Si mes papilles ont été mises à rude épreuve, j'ai, par contre (rapport de cause à effet j'imagine) formidablement dormi (deux nuits de 10 heures).

Lecture, promenade à pied dans les environs et discussions dans l'atelier de Simon lors d'opérations de nettoyage de tableaux, ce qui m'a fort intéressée d'ailleurs. Ah oui, je me suis également ôtée une écharde, fichée sous le pied gauche, avec une aiguille et une pince à épiler, comme le faisait Amala quand j'étais petite ("finiras-tu par mettre tes chaussons ?" me grondait elle en me désignant lesdits chaussons, pourtant de toutes sortes pour me tenter, des chinois brodés, des autrichiens tricotés, des peaux de mouton retournés, les seuls que j'ai jamais portés étant des sortes de petites babouches à bout recourbé, en ravissant broché céladon/argent, rapportées de Turquie par mes parents, les autres sont toujours restés sous mon lit).

Un peu d'internet aussi avant-hier matin. J'ai croisé Rot-Sa et j'ai été d'une grande maladresse, ne sachant quoi lui dire ou plus honnêtement comment le lui dire, parce que son mail m'avait un peu contrariée. J'aurais voulu qu'il fasse un petit effort pour s'organiser et accéder à ma demande... Tant pis. Par contre, que nous nous soyons quittés tous les deux tristes de la situation, ça ne m'est pas égal.

Dans le train du retour, poursuivant la lecture de la correspondance de S. de Beauvoir et JP Bost, je réalisais à quel point l'absence de liberté dans mes contacts avec ChagsBral, ces dernières semaines, a été difficile à accepter. Je ne sais pas faire avec, tout simplement, et cela pèse lourd.

Beaucoup plus légère, ma conversation avec Ponya dont il ressort que oui, nous en sommes..

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"When a lot of things are going wrong all at once, it is to protect something big and lovely that is trying to get itself born-and that this something needs for you to be distracted so that it can be born as perfectly as possible."

 
         
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J'ai refermé la porte derrière moi, ce matin, en chantonnant et j'ai réalisé que, l'espace d'un week-end, j'étais retombée sous le charme, que mes sentiments s'étaient allégés, que j'étais tout simplement bien de ces heures partagées.

Je suis désormais certaine que plus l'on sait ce qu'on veut, moins on se laisse atteindre.

And I draw a line

To your heart today

To your heart from mine

One line to keep us safe

 
         
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Je me recentre sur moi, sur mes envies, mes projets et, ce faisant, je retombe dans mes travers. Je fais des listes. Des listes et encore des listes. Des "A faire" pour tous les jours, des "Pour telle échéance" à organiser. Et je m'y colle. Et c'est efficace.

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I'm bad, bad, bad.

Bad Joya !

Did it on purpose.

Scored.

Pour fêter ça, j'ai dégusté, très lentement, les derniers .

Wicked, wicked, wicked.

Je mériterais bien ça, tiens.

 
         
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Réveillée à 4h30 du matin *Soupirs*, impossible de me rendormir. Café au lit et lecture, donc.

J'ai reçu par la poste, il y a quelques jours, Metok, la Newsletter des TCV que j'ai, enfin, pris le temps de lire (les deux nouveaux villages, Dehra Dun et Chauntra, sont achevés, ils ne disent pas grand chose sur la Baby Home). Je parcourais d'un oeil distrait les pages "donateurs" lorsque j'y ai vu le nom de Sang-Po qui est cité pour avoir envoyé, depuis octobre dernier, 9 sacs de vêtements (env. 100 kgs chacun, je crois). Je ne pensais pas qu'il y en avait eu autant. Il va falloir que je lui en parle prochainement car je n'ai pas beaucoup participé à ces envois dont je suis certaine qu'une grande partie a été faite sur ses fonds propres.

Pour ma part, bien plus modestement, je fais partir ce matin, en même temps que "Tintin in America" et quelques douceurs pour Tsering, le stock de crayons correcteurs pour le service de D.Wangmo.

Suite à ma petite manipulation de lundi, papa m'a rappelé hier soir. Décidément, ça a fait mouche. Je ne procéderai plus jamais de cette façon, c'est certain, mais au moins je sais désormais que je ne peux me fier à TexanGirl.

Je lui ai demandé ce qu'il savait concernant les neuf jours que son père a passé, en août 1944, alors qu'il était pris en otage par les allemands à MaCampagne .... hélas, pas grand chose à en tirer. Pendant ce temps là, à Paris..

 
         
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Aujourd'hui,

Le cri des mouettes au-dessus de mon immeuble,

Une odeur de sucre chaud à la station "Place de Clichy",

Des petites mains, des petits pieds, mille questions à l'heure qui n'appellent pas toujours de réponses,

Du soleil, des messages à la craie sur les trottoirs,

Pour quatre, le couscous sucré du goûter et le sirop d'airelles,

Une soirée d'anniversaire,

L'impression d'avoir, ces derniers temps, réciter des sutras à l'oreille d'un cheval.

 
         
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"Au lieu de "faire-avec" Kos. comme on dit en allemand (je ne sais plus le mot mais il est bon pour marquer la complicité, le don, le consentement actif à la personne) je la regarde comme un spectacle (.....) Et j'ai pensé aujourd'hui que Kos. appelait chez autrui cette façon de ne pas "faire-avec", car pour être pris dans un rapport il faut le vivre au présent, mais dans un présent qui, comme dit Heidegger, se transcende tout le temps vers l'avenir ; toute réalité humaine "s'indique elle-même dans l'avenir" et ce qu'il y a de fort dans une amitié ou un amour c'est de "s'indiquer ensemble dans un même avenir". Mais justement à cause de l'idéalisme subjectif dont je vous parlais, Kos. ne s'indique jamais dans l'avenir, elle est au présent, avec des impressions immanentes, subjectives. Avenir, transcendance, activité, réalité, ça va ensemble dans le domaine du sentiment comme dans celui de la perception ; dans la mesure où elle se projette dans l'avenir, elle s'y projette strictement seule. Alors on est seul aussi, renvoyé à soi, et à des impressions subjectives à propos d'elle ; le mieux qu'on puisse dire c'est "je suis bien avec elle en ce moment", et même si ça dure des années, ça reste des additions de présent subjectif qui ne font pas un objet réel ; il y a bien sûr un passé, qui est du présent mis au rancart, et alors ça donne la notion de vieillissement des rapports, et aussi celle de quotidien, tandis que si on "s'indique ensemble dans l'avenir", les sentiments ont toujours la nouveauté fondamentale de l'avenir même et une éternelle jeunesse. Voilà à peu près ce que j'ai pensé, je ne sais si ça garde un sens quand on a pas lu Heidegger ; mais c'est une idée qui m'a paru lumineuse et ça m'a remplie de satisfaction de l'avoir trouvée" - Du Castor (S de Beauvoir) à son Tout cher petit Bost vendredi 24 novembre 1939

 
         
     
         
   
         
     
         
  Stealing stuff brings bad karma © 2004