Décembre 2002

   
         
  3 décembre 2002      
  Quelle raison vais je invoquer pour éviter le dîner de fin d'année organisé par quelques collègues ? Il va falloir que je la joue tout en finesse afin de ne froisser aucune susceptibilité. Peut être le coup de la maison de campagne à fermer avant les grands froids. Ca peut marcher si je souligne qu'on ne prévient pas le lundi pour le vendredi. Par contre, cette dernière remarque ne va pas aider mon cas (morte de rire).

En tout cas, je ne leur dirai certainement pas que je vais peut être passer la soirée à remettre de l'ordre dans la présentation de ce journal. J'ai voulu insérer le bouton de la CEV qui m'a acceptée dans ses rangs. La catastrophe. Maintenant, quand je clique sur "journal", la page s'ouvre dans le bandeau de l'index en bas. J'ai déjà passé un temps fou à essayer de comprendre ce que j'avais bien pu fabriquer pour en arriver là. Malheureusement, compte tenu de mes connaissances très limitées, je crains de devoir attendre que SANG-PO ne soit disponible.

Je suis entrain de réactualiser mon CV pour l'adresser au cabinet de recrutement qui me relance régulièrement depuis 3 ans. Exercice difficile car je dois reconnaître que dans ce cabinet je n'ai rien appris de bien nouveau et, si je suis honnête, j'ai même perdu en autonomie. En plus, j'ai arrêté l'ICH malgré mes bonnes résolutions de la rentrée (et là, j'ai vraiment honte). Quoi mettre en valeur ? Et pour faire quoi ? Me revoilà avec les mêmes interrogations qu'il y a 3 ans.

LAMTO, avec lequel j'ai discuté hier soir, est de plus en plus présent dans ma vie. Tout doucement, ou lentement devrais je plutôt dire, il prend sa place. En fait, je suis assez contente que l'on puisse se donner ce temps pour continuer à se découvrir.

Ce qui est certain, c'est que j'ai de plus en plus souvent des "butterflies in my stomach" quand je pense à lui et cela depuis une bonne semaine. Troublant ! Cela ne ressemble à rien de tout ce que j'ai éprouvé lors de mes précédentes rencontres. Je n'ai pas de points de repères dans cette histoire. Etrange …. et délicieux.

 
     
  5 décembre 2002

Après une longue journée de travail et 2h30 de cours de comm., me voilà à minuit, bien calée dans mon lit, j'écoute Tracy Chapman. Un petit moment de détente avant l'extinction des feux. Bientôt arrive la sensation que je ne vais pas m'endormir comme ça. Une petite insomnie en route ?

Je repense à la tourte que je viens de préparer pour le déjeuner de demain. Il m'a fallu un effort surhumain pour couper les foies de volaille, mélanger la chair à saucisse et les blancs de poulet avec les légumes. C'est plus fort que moi. Je me vois manipulant ces bouts de cadavre et mon cœur se soulève.

Je crois que je n'arriverai jamais à dépasser cette répulsion. Pourtant, j'arrive à en manger un peu et reconnais même que c'est bon. Mais voilà….

J'ai rallumé l'ordinateur donc car je voulais noter deux anecdotes de début de semaine. Ce journal, après tout, je le souhaite pour pouvoir revenir un jour sur ces petits incidents que j'ai tendance à effacer de ma mémoire une fois passés.

Lundi 19h00, RV avec le Dr P. Jamais d'attente chez lui, un vrai bonheur. En plus, en fin de journée, c'est toujours très cool. Donc, je m'installe sur le fauteuil qui commence son chemin m'amenant à la position horizontale (dent du fond à soigner). J'ai l'idée saugrenue de lui demander jusqu'où ce siège peut descendre. Ni 1 ni 2, il continue sa manipulation me disant qu'il n'en sait rien. Me voici bientôt, la tête à la hauteur de ses chevilles, cramponnée aux accoudoirs. Evidemment, tous deux morts de rire.En fait, rien, pas grand chose en soit, mais qu'est ce que ça fait du bien de rire.

Et du coup, j'ai bien mieux pris, j'en suis sure, la nouvelle de la troisième couronne. Enfin… cette fois-ci, c'est vraiment adieu le voyage en Inde pour un moment.

Mardi soir, je retrouve A. qui est dans la même chorale que moi, afin de rencontrer le directeur d'un autre groupe qui répète dans une salle de mon quartier. Il connaît notre chorale et les difficultés qu'elle rencontre. Nous sommes ensuite allées prendre un verre à la Fourmi Ailée. Discussion très sympa. Puis arrive un grand silence. A m'avoue qu'elle est gay et que depuis mon arrivée dans la chorale elle avait très envie de pouvoir passer un moment comme celui-là avec moi. Froncement des sourcils (moi). Une main (la sienne) sur la mienne. Gros coup d'émotion. Sa peau comme une brûlure qui me fait retirer ma main brusquement. Un souvenir qui flashe dans ma mémoire, peut être un instant de doute qui transparaît dans mon regard et je réalise qu'elle est là à me parler de la difficulté qu'elle a eu à admettre son homosexualité et qu'elle peut comprendre ce que je ressens. Mais qu'ai-je pu envoyer comme signal pour qu'elle me dise tout cela ? Trouver les mots pour ne pas blesser ne m'est jamais facile. Nous nous reverrons en janvier. Je me demande si cette femme peut devenir une amie.

 
     
  6 décembre 2002

Je suis partie travailler les yeux cernés de bleu. Premières sonneries du réveil à 7h00. Deuxièmes sonneries à 7h30. Je suis si bien au chaud sous la couette, le corps encore lourd de sommeil. Je m'accorde encore un petit quart d'heure et sans m'en rendre compte je replonge. Réveil en sursaut. Un bang contre le mur. La personne qui entretient les parties communes époussette mon paillasson. Dommage, je rêvais de LAMTO. Que lui ai-je dit lorsque nous nous sommes quittés ? Que même en me couchant à trois heures du matin, je me réveillerais fraiche comme une rose ? En fait, je me suis endormie bien plus tard. Je ne sais pas exactement à quelle heure. J'ai le sentiment désagréable que le réveil a sonné au moment où je venais de m'endormir. Notre échange a éveillé un tas de réflexions sur cette relation en devenir. Les questions que nous abordons sont tout à fait normales venant de deux adultes attirés l'un par l'autre et qui ont tissé des liens d'amitié. Le fait est que j'aimerais aborder certaines questions face à face et non pas par le biais du net. C'est idiot, car dans le fonds, je suis consciente que cela ne change rien. Nous avons atteint un certain degré d'intimité et je lui ai déjà confié tant de choses sur moi.

Point très positif, nous avons fixé une date de rencontre qui me convient bien car, hors les questions pratiques d'organisation et de disponibilité, je vois à quel point j'avais besoin de ce sas après ma décision de ne plus voir Q. J'ai le sentiment de connaîre assez bien LAMTO et n'ai pas d'appréhension particulière. Je vais retrouver un ami pour lequel j'éprouve une attirance certaine mais là-dessus je suivrai mon instinct. Je ne dis pas que mon coeur ne battera pas la chamade mais je sens que tous les ingrédients sont là pour que cette rencontre soit bien l'étape positive que nous attendons.

 
     
  8 décembre 2002

Petit bonheur au creux du lit ce matin : café et "Kaput et Zösky" de Lewis Trondheim. Vendredi soir, passage à la FNAC pour y chercher les derniers cadeaux de Noël, des CD pour KABA. Pas pu m'empêcher de passer par le rayon BD où j'ai feuilleté, entre autres, les différents albums de Trondheim (très prolifique) pour me décider pour celui-là. Un vendeur s'approche et me dit "Très bon choix, ça plaira énormément à votre enfant". Regard interloqué (moi). Gêné (lui). Kazam ! Publication Delcourt Jeunesse. Tant pis ! Ca à l'air drôle, j'achète. M'enfin .... suis un grand enfant moi.

Temps gris et froid, pas un temps à aller se ballader. Je sortirai peut être juste pour faire un tour dans une brocante qui s'est installée pour le week-end dans le quartier. Le genre de manifestation auquel je ne résiste pas.

En faisant un brin de ménage, j'ai réfléchi à ma dernière conversation avec LAMTO. Nous avons parlé de cybersex et envisagé cette possibilité. Cependant, l'idée de dévoiler mon corps devant une caméra me fige, me renvoit à un épisode de ma vie que j'aimerais oublier. Cela n'a rien à voir avec le fait que je sois mal dans ma peau ou pas. Je vis avec mon corps, je l'accepte tel qu'il est. Ce que j'appréhende c'est son regard à travers la caméra, la foutue caméra qui ressemble à un appareil photo, l'appareil photo qui a joué un rôle dans l'épisode en question. Il a fait part d'une grande honnêteté et je n'ai pas été capable, jeudi soir, d'en faire autant. J'aurais pu tout simplement me contenter de lui expliquer à quel point cela me met mal à l'aise, passer le reste sous silence. Cela aurait été bien plus simple. Au lieu de cela, j'ai laissé le silence, la gêne s'installer et le poids du passé peser sur le présent. Je ne m'en veux pas de ne pas savoir me rendre les choses plus faciles mais je m'en veux de laisser LAMTO, qui compte pour moi, porter maintenant ce silence. Je pensais être assez en confiance pour lui raconter tout. Il s'avère que non. Pas encore. Pas comme ça. Il m'a fallu du temps pour lui parler de ces 18 derniers mois mais il m'en faudra encore un peu pour le reste. Et je m'en sens si frustrée de ne pas savoir gérer cette situation que mes yeux se remplissent de larmes. J'ai décidé pourtant que je n'effacerai pas, ni ne relirai ce que je viens d'écrire. LAMTO lira ces lignes. Il comprendra peut être mon désarroi. C'est en ce moment que je me révèle le plus à lui. Avec mes peurs.

 
         
  10 décembre 2002

Je rentrais guillerette ce soir. Juste besoin de passer à la Poste pour un recommandé. Certainement le chéquier que j'ai demandé jeudi. La charmante préposée me tend un pli ....... des Impôts. Argh !!! Ouvert sur le trottoir, bien que je ne sois pas inquiète car je suis mensualisée et donc pas en retard. Mais, bon, les lettres de ce genre appelle à une ouverture immédiate, non ? Blabla, blabli, blablu, et en gros REDRESSEMENTS. Argh !!! avec un s. Je tourne la page, mes yeux se portent sur un tableau coché à " revenus 2000 et 2001". Ouf ! Une erreur, il ne peut s'agir que de ça. Mes déclarations sont limpides. Sur le trottoir qui mène à la maison, je feuillette les pages suivantes énumérant les salaires déclarés par l'employeur, par moi, les calculs, blabli, blablu. Il y a effectivement une différence notable en 2000. Une alarme quelque part dans mon petit crâne. C'est pas l'euro, c'était en 2001 (effectivement un tout petit décalage en 2001, rien de méchant). Mais pour 2000, de mémoire ça représente presque 2 mois de salaire. Je monte les escaliers 4 à 4, un peu inquiète d'un coup car en 2000 j'ai changé d'employeur en février et la différence ça pourrait être mon solde de tout compte. Exact. Vérification faite. Mais quelle andouille ! J'ai pris le net imposable de mon bulletin de salaire de décembre sans penser à rajouter le mois de janvier. En plus, comme par hasard, c'est le seul bulletin de salaire que je ne retrouve pas. Sinon, tout est en ordre. Kazam, kazam, kazam ! Le genre de choses qui me contrarie un chouillat. Et puis maintenant, il va falloir passer à la caisse, intérêts de retard compris. Snif ! Maintenant, le voyage en Inde c'est vraiment râpé.

Bon, je l'avoue, je suis un peu contrariée. Plaie d'argent n'est pas mortel, certes, mais je suis contrariée.

Du coup, j'en ai perdu l'envie de préparer mes différents colis de Noël que je voulais expédier demain matin.

A propos de Noël, j'ai voulu en faire revivre un peu la magie à LAMTO en lui confectionnant une sorte de calendrier de l'Avent. Pas de petites fenêtres à ouvrir chaque matin, mais une photo de moi ou de mon appartement que je lui adresse avant de partir au bureau. J'ai pensé que cela permettrait de me rendre plus "réelle".

 
         
  12 décembre 2002

Grand sentiment de solitude et de lassitude ce matin. Envie de mettre la tête sous la couette pour la journée ou plutôt envie de poser ma tête sur une épaule. M'abandonner juste deux minutes.

Noël approche et à l'occasion de cette fête, le manque d'AMALA se fait plus vif. Tout me parle d'elle. Les odeurs de sapin me renvoit aux dimanche de l'Avent, à la couronne de bougies rouges, aux décorations qu'elle prenait tant de plaisirs à confectionner. Ses si jolies déco de table toutes de végétaux, la surprise de son cadeau toujours bien choisi, et la traditionnelle charlotte à la pâte d'amandes. La disparition d'AMALA est d'autant plus cruellement ressentie que de véritables rituels s'étaient instaurés au fil des années. Aujourd'hui, il y a ce vide immense. Tout à réinventer sans tenter maladroitement de la copier. Cette année, comme l'année dernière, nous passerons quelques jours auprès d'OBAASAMA. A 93 ans, plus rien n'a de sens pour elle. Le monde tourne déjà sans elle, elle ne le comprend plus. Seul notre amour compte. Elle vit tournée vers nous, comme un tournesol tourné vers le soleil, dans l'attente de ces trois jours que nous allons partager.

D. m'a rappelée cet après-midi. Malgré tous les éléments fournis, elle ne trouve pas le livre que je souhaite voir dans mon petit soulier. En ai profité pour faire un virage à 180° et lui ai demandé des BD de TRONDHEIM. Pas eu le temps de lui demander comment elle allait, ça arrive tout seul. A nouveau de la fièvre, à nouveau pas bien, à nouveau mal au dos, blablabla... je décroche en général facilement pour me laisser bercer par le flot ininterrompu de son bavardage. J'essaie de changer le sujet en lui demandant des nouvelles de C. Malheur ! Sa fille ne va pas bien, toujours déprimée, a des gros problèmes d'yeux, pense toujours divorcer mais veut pas séparer sa fille de son père et quitter le Texas pour rentrer en France où rien ne l'attend. Et puis la maison, qu'ils viennent d'acheter. Et puis blablabla, deuxième décrochage. J'enregistre juste que C. débarque début janvier à Paris pour 15 jours avec pépette. Bon, on fera le point à cette occasion et je comprendrai peut être, enfin, pourquoi elle est allée vivre aux USA, pays qu'elle n'aime pas, a épousé un homme qu'elle trompe depuis le premier anniversaire de leur mariage, a eu un enfant de lui parceque son père allait mourrir et qu'elle voulait lui faire ce cadeau de devenir grand-père, et pourquoi, alors qu'elle parle de divorce depuis un an, elle a fini par investir sa part d'héritage dans une maison en plein Texas qu'elle rêve de quitter (comme son mari, comme son pays). Enfin, en réalité, suis pas sûre de vouloir vraiment savoir !!!! Pfff, les familles recomposées....

Quelques instants plus tard, un client se pose devant la porte vitrée de mon bureau. Je le reconnais vaguement, il s'agit d'un locataire d'un de nos immeubles de prestige. Il rentre, me demande si je sais qui il est. Typiquement le genre de questions qui me fiche sur les nerfs. Eclair de lucidité, je me souviens de son nom. "Ah ?" me répond-il en laissant un grand blanc avant d'enchaîner "Oui, c'est bien moi". Je souris. Il exulte, me raconte sa vie, me donne enfin son chèque et me tend..... la première boite de chocolats de la saison. Ca y est, c'est reparti ! Viendront bientôt les boites des fournisseurs, individuelles ou collectives. Le gavage individuel ou collectif va commencer. Les boites ou corbeilles, laissées dans les lieux de passage, se videront à une allure vertigineuse. Certaines laissées pleines en partant seront retrouvées vidées le lendemain matin, si elles n'ont pas disparues. Ahurissant !

 
         
  13 décembre 2002

Je me suis presque fâchée tout rouge au guichet SNCF de la gare Saint Lazare. Il était, d'ailleurs, plus que temps que je réserve les trois places puisque nous partons dans 8 jours. Surprise ! Il n'y a plus de réservation sur les TER (de mon temps on disait un train Corail et on pouvait réserver), merci la Région, la SNCF a l'immense privilège de vous annonçer qu'elle n'y peut rien. Je regarde le vendeur, sidérée. C'est une blague! Partir un samedi midi, à quelques jours de Noël, sans réservation ? Ca va être une vraie empoignade. Sur cette ligne, il y a de moins en moins de trains et ils sont toujours bondés. J'ai prévenu KABA et SANG-PO, faudra voyager léger, tenue de combat obligatoire, feintes, ruses, tous les coups seront permis. Vais pas voyager presque 3 heures debout.

Aujourd'hui, au bureau, coup de stress. Des ouvriers travaillant chez l'un de nos locataires avenue M. ont été asphyxiés alors qu'ils étaient dans le sous-sol. Ledit sous-sol, d'accès difficile et pas ventilé. Dedans ledit sous-sol, un groupe électrogène (à pétrole). Pompiers, SAMU et deux gars n'ont pu être réanimés sur place. On a attendu des nouvelles tout l'après-midi. Rien. Juste la certitude que cela s'est passé dans les locaux du locataire et pas les parties communes et que nous ne serons pas mis en cause. Il n'empêche que ces ouvriers auraient pu mourrir là, bêtement, parcequ'ils sont obligés de travailler et que personne ne s'est préoccupé de leur sécurité. Ca me donne envie d'hurler !

Pour en revenir à des choses plus gaies, j'envie les bruxellois. Le 17 décembre prochain, une fresque murale Dupuy et Berbérian va être inaugurée Rue des Bogards. Une raison de plus pour aller à Bruxelles un de ces quatre.

Soirée calme en vue. Je vais finir un roman dont j'apprécie beaucoup l'écriture et l'ambiance "Vos désirs sont désordres" de Mako YOSHIKAWA puis j'essaierai de penser à regarder un épisode de Sex and The City sur le câble. Depuis le temps que j'entends parler de cette série. Ma curiosité a été piquée.

Hier soir, SANG-PO m'a donné la copie d'un CD que je devais envoyer à LAMTO. Je l'ai quand même écouté, par précaution. Toujours cette méfiance vis à vis de la technologie. Bien m'en a pris. A chaque morceau, des grandes plages de "shriiiikshruuukshrrreiiikschruuuuuk", bref ça va pas. Va jamais me croire :)

 
         
  14 décembre 2002

Ce matin, 2 heures d'introduction à l'ayurveda avec M. Ayurveda vient du sanscrit et veut dire "connaissance de la vie". Cette pratique, née il y a 5000 ans en Inde, m'a toujours interessée car il est évident que notre alimentation influe sur notre santé. J'avais, d'ailleurs, regardé un excellent reportage sur Arte un soir sur ce thème. Il s'avère que je suis Pitta-Vatta et que, oh merveille, je dois me passer (ou réduire fortement) la viande rouge. Là, j'ai fait un grand sourire. Je dois également éviter les aliments frits et salés (aucun problème, j'oublie toujours de saler ce que je mange ou disons que je ne ressens pas le besoin de sel. Euh, sauf pour les chips sel/vinaigre et en plus c'est frit. Zut, zut,zut). Bon, globalement mes goûts sont plutôt favorables à une bonne santé. On nous a indiqué le restaurant indien PO MANA qui donne des cours de cuisine ayurvédique et j'ai bien envie de me laisser tenter en début d'année. Dommage, M. aura déménagé. Nous avons déjeuné ensemble (des super bons falafels et des salades) avec les filles que j'emmène voir le dernier Walt Disney demain en début d'après-midi. Dans l'appart. des cartons partout, le chat qui fait la tronche car il a peur soit d'être enfermé dans un carton soit oublié, Angèle, Lucille, Céleste intarrissables sur la nouvelle maison qui les attend et dont elles ont enfin vu des photos.

Ensuite, juste le temps de filer pour trois heures de cours de comm. Sébastien est désormais mon jumeau attitré. Nous avançons bien mais les exercices sont parfois l'occasion de franches rigolades. Nous devrions avoir fini la semaine prochaine. But final : manier la communication avec aisance quelque soit la personne en face. Ca paraissait très facile au début mais après en avoir démonté les mécanismes, je réalise à quel point on peut être parasité, interrompu, manipulé par les autres au point d'en perdre parfois ses propres capacités à communiquer.

Avant que je n'oublie, je voulais parler d'un site (euh, un blog) que je visite régulièrement et dont la lecture suscite, au mieux, le rire, au pire, un sourire. Il s'agit de http://blog.nonzone.com. J'aime particulièrement les Mercredix et les questions hilarantes qui prennent pas la tête. Disons que cela me divertit bien à l'heure du déjeuner au bureau..

 
         
  16 décembre 2002

Connexion hier en fin d'après-midi avec LAMTO pendant laquelle j'ai pu me sentir assez à l'aise pour lui confier ce qu'il était temps qu'il sache. Il devenait malsain pour moi de continuer ce jeu du "j'essaye mais j'y arrive pas" en sachant que ça bloque vraiment. Par ailleurs, je lui devais d'être aussi honnête qu'il l'a été avec moi.

Pas de regrets. Certainement de la maladresse de ma part dans mon récit car c'est un sujet délicat. Je n'avais parlé, jusqu'à présent, qu'à F. de ces (comment les appeler ?) incidents, expériences et il n'avait pas été capable d'entendre ce que j'avais à lui dire, malheureusement. D'ailleurs, je réalise qu'il n'en savait peut être pas autant sur moi, au bout de 7 ans, que LAMTO en 8 mois. Je suis consciente d'avoir toujours compar- timenté ma vie et laissé des accès différents en fonction des personnes. LAMTO a encore des choses à découvrir sur moi mais il me semble que je me suis montrée à lui de façon assez complète.

Nous avons parlé ou, plus honnêtement, je lui ai parlé de son ex. qu'il va revoir pendant les fêtes. J'ai senti cet étranglement au fond de la gorge. Cela m'a surprise car je ne suis pas jalouse, pas possessive. Lorsque j'accorde ma confiance, c'est de façon totale. J'y ai repensé en me couchant un peu plus tard. Si LAMTO avait envie de passer une nuit avec elle, qu'il le fasse parceque le désir est là et si je le savais, que ressentirais-je ? Notre "relation" est toujours du domaine du virtuel mais quelle est sa nature ? Me sentirais-je trahie ? Cette fichue virtualité qui complique tout ! Nous sommes toujours dans le domaine du possible, rien n'est "réalisé", nous ne nous sommes avoués aucun sentiment, juste une attirance certaine, une amitié basée sur des goûts communs, une approche assez similaire de la vie. Bon, je ne vais pas perdre pied, je vais juste continuer à aller avec le flot, comme je l'ai fait jusqu'ici.

Il est bientôt 23h30. Je suis rentrée depuis peu du cours de comm. et je suis épuisée car nous avons peiné ce soir, Sébastien et moi. Les exercices étaient d'un laborieux .... pénible. Aurons-nous fini cette semaine ?

Je vais grignoter quelques tomates cerise en lisant les journaux d'AZULAH et PY, si il y'a des entrées et puis dodo, sans lire.

 
         
  17 décembre 2002

F., de passage à Paris pour les fêtes, est venu nous rendre une petite visite au bureau. Quelques vagues civilités échangées par ci par là au fur et à mesure des arrivées. Moi, je suis ravie de voir sa mine épanouie et son enthousiasme pour sa nouvelle vie sur la Côte d'Azur. Il n'a aucun regret, est-il utile de le préciser. Moi, oui, qu'il soit parti. Plus de déjeuners chez le pakistanais, plus de conversations intéressantes, plus de cafés partagés le matin avant que tout le monde n'arrive. Déjà 6 mois. Et je suis toujours là. Va falloir que ça bouge...

Ce midi, pas d'internet. J'en ai profité pour finir mes cartes de Noël et taper ma lettre de réponse aux Impôts. J'ai commis une erreur, je l'avoue, je suis contrite et j'espère que, dans sa grande clémence, l'administration n'appliquera pas les pénalités prévues à je ne sais quel article du Code des Impôts.

Je coqalane. Une collègue propose un chat à l'adoption. Un persan de 4 ans dont la maîtresse doit se séparer car elle part en maison de retraite. Je suis tentée sauf que 1) imaginer un chat tout seul à la maison dans la journée ça me rend triste et puis je n'ai pas de jardin 2) j'ai toujours eu peur de finir comme ces personnes seules qui parlent à leur chat comme à un enfant débile. J'ai eu une voisine qui, tous les soirs, parlait à son chat dès le pied sur le palier et avant même d'avoir mis la clef dans la serrure. "Voui, mon bébé, c'est maman". Arghhhh ! Je me méfie de moi-même. On sait jamais.

 
         
  19 décembre 2002

Comment me sortir de ce pétrin avec PONYA ? Lors de sa dernière visite, PONYA m'a vue lire le journal de LAMTO et nous en avons parlé. Je n'imaginais pas alors la façon dont les choses évolueraient. Dernièrement, elle m'a demandé l'adresse de ce journal ne le trouvant pas sur la CEV. J'ai réussi, habilement, à l'amener sur un autre sujet mais quelque chose me dit qu'elle reviendra à la charge. Ce qui me gêne, dans le fonds, c'est l'idée que LAMTO perde son anonymat. Je me dois de préserver cela pour lui (dans le cas où notre relation évolue par exemple). Le plus simple serait de l'expliquer ainsi à PONYA. Je pense qu'elle comprendra.

Hier soir, nous sommes allés prendre un verre, Sébastien et moi, pour fêter notre dernier cours de comm. Nous en avons fini avec les exercices pratiques. Il nous reste juste à faire un bilan vendredi soir avec la prof. Au cours de la conversation, nous en sommes venus à parler de ce que nous avions perçu l'un de l'autre pendant ces heures d'exercice. Son analyse me concernant était assez bonne et il a rapidement vu mon gros défaut. J'ai la répartie assez vive parfois et peux être perçue comme quelqu'un qui "casse". Je fais de gros efforts sur ce point car je suis consciente que tout le monde ne peut pas passer là-dessus. Des personnes plus "sensibles" peuvent rester sur cette impression, ce qui n'est pas optimum en matière de communication. Bon ! Y'a encore un peu de boulot : )

Je suis allée ce midi lire les articles de CLAVIERS INTIMES. Le thème traité, l'autocensure, m'intéresse naturellement. Pour ma part, je m'étais promis de ne pas me censurer, lorsque j'ai commencé ce journal, ni de penser à d'éventuels lecteurs. Lorsque j'ouvre une nouvelle page, je n'ai réfléchi à aucun thème particulier à l'avance. Je laisse remonter à la surface certains événements ou certaines pensées de ma journée. Comme j'écris pour moi, pour mon plaisir de fixer les souvenirs ou mon désir de réfléchir sur un point particulier, je n'ai pas besoin de rentrer dans le détail puisque je sais de quoi je parle. Par ailleurs, je n'ai pas choisi de ne parler que d'une facette de ma vie, tout y passe ou y passera selon mon état d'esprit.

Ce soir, pour finir, soirée très peinarde. Diner à la maison reporté à jeudi prochain en raison de la grippe de DALBA. Cela me convient parfaitement car je n'étais pas super inspirée pour le menu et n'avais pas encore fait de courses. J'en ai profité pour faire les derniers achats pour ce week-end (foie gras, confit etc...). Il n'y aura plus qu'à tout fourrer dans le sac samedi matin. Par contre, demain, je vais affronter, hélas, la cohue de la FNAC car SANG-PO m'a fait remarqué, à juste titre, qu'il serait peut être sympa de prévoir un petit cadeau pour G. qu'OBAASAMA a invité dimanche à déjeuner. Je la souspçonne fortement d'espérer voir se nouer une idylle entre moi et son jeune voisin. Depuis Paques, elle me donne régulièrement de ses nouvelles et a été ravie quand je lui ai proposé de l'inviter. J'ai surtout pensé que ce serait sympa pour SANG-PO et KABA. Ils ont le même âge et adorent parler cinéma.

 
         
  25 décembre 2002

J'ai trouvé un message de LAMTO, en rentrant de la campagne lundi soir, tout triste que nous n'ayons pu nous "revoir" avant son départ. Le fait est que j'ai pensé à lui ce week-end pleine du regret de n'avoir pu lui souhaiter de bonnes fêtes de vive voix, ni pu répondre aux questions de son dernier mail.

Je ne parlerai pas en détail de ce week-end avec OBAASAMA qui s'est fort bien passé. En grande partie car nous étions à l'hôtel et que chacun a pu vivre ces trois jours à son rythme, surtout notre grand-mère. G. s'est joint à nous dès le samedi soir et nous avons fini la soirée chez lui pour regarder, sur grand écran, "La Chute du Faucon Noir", film dans lequel SANG-PO a doublé un des personnages principaux. La honte ! Je n'ai même pas reconnu sa voix : (

Dimanche midi, repas de fête avec mes deux frères et ma grand-mère. La cellule qui compte le plus à mes yeux. Noël a perdu de sa magie, c'est certain. Cependant, Noël a encore un sens très profond. Celui du partage d'un repas avec ceux que j'aime. C'est aussi simple que cela. Rien de plus mais surtout rien de moins. Ceci dit, je pense que la magie de Noël, celle que nous vivons enfants, plante en nous une petite graine qui, si nous la laissons éclore, nous permet de faire revivre le merveilleux, l'attention que l'on porte aux autres, en tout autre moment de notre choix. Etonner, surprendre, aimer, donner ne devrait pas se faire à date fixe et se mesurer uniquement en chiffres alignés sur des talons de carte bleue. Et c'est là qu'est le vrai challenge.

Je parle de l'esprit de Noël alors qu'en fait c'est de solitude dont je voulais parler. G. nous a rejoint pour le déjeuner qui s'est prolongé fort tard dans l'après-midi. OBAASAMA s'était, d'ailleurs, endormie dans son fauteuil, le sourire aux lèvres. Nous nous repassions la cafetière et les chocolats en discutant des avantages et inconvénients de la vie en province ou à Paris. Puis SANG-PO a du partir pour prendre le train vers 20h00 en raison d'un call-back pour une pub et KABA est rentré à l'hôtel voulant se coucher tôt. G. et moi avons aidé OBAASAMA à ranger la maison puis nous sommes allés chez lui regarder un film que je souhaitais voir depuis un moment : "Tigres et Dragons" d'Ang Lee. Nous avons parlé de son expérience militaire en Bosnie, il m'a montré ses médailles. Je le regardais, la blague toujours prête à fuser, semblant à l'aise, alors que nous visitions le reste de son appartement. Nous sommes revenus nous assoir sur le grand canapé et là il m'a dit combien il se sentait seul. Combien il est difficile de rencontrer l'âme soeur. J'ai eu le sentiment d'un seul coup que SANG-PO avait vu juste, que je lui plaisais et qu'il cherchait à me le faire savoir. Je lui ai demandé s'il était trop timide pour pouvoir me dire ce qu'il avait à me dire. Il a répondu oui mais s'est penché pour m'embrasser très doucement. Je me suis reculée. J'étais prête à lui répondre mais il s'est mis à trembler. Au début, un léger tremblement des mains, puis de tout le corps. Il m'a expliqué que cela lui arrive lorsqu'il ressent une forte émotion. Difficile à comprendre pour moi mais nous en avons discuté. Je ne voulais surtout pas qu'il pense que je lui disais non à cause de cette manifestation certes un peu embarrassante mais qui n'a rien à voir avec le fait que je ne me sens pas attirée par lui.

Pendant tout ce temps et également sur le chemin me ramenant à l'hôtel, je n'avais, moi, que LAMTO en tête. Je me rappelais son goût pour la vie de célibat, les questions qu'il se pose sur l'envie d'une vie de couple, et j'espérais tout simplement qu'il ne se sent pas attiré par moi parceque je suis attirée par lui et qu'il a peur d'être seul.

 
     
  26 décembre 2002

Il est presque 19h00 et j'ai encore une bonne heure avant que DALBA n'arrive. Kazam ! Je pensais avoir envie de parler de LAMTO et d'un tas d'autres choses. Je n'y arrive pas. Le coeur n'y est pas, l'esprit non plus. Je crois que ce soir, je vais boire beaucoup de champagne. Je n'ai pas envie de cuisiner non plus alors nous irons au restau indien au coin de la rue puis nous remontrons ici pour prendre le dessert que DALBA apporte.

Guillaume, 21 ans, est décédé lundi soir. La leucémie a gagné.

Un peu plus tard, soit 1 heure du mat. DALBA vient de partir et je fais chauffer de l'eau pour une petite tisane. Je sens que la nuit va être courte ou plutôt le sommeil difficile à trouver. J'ai reçu un mail de LAMTO qui m'a fait fondre et m'a mis du baume au coeur. Il me manque. 11 jours depuis notre dernière connexion (soupir).

Bon, il n'y a rien à faire. Je me sens totalement vulnérable et d'une sensibilité exacerbée ce soir. Je vais aller m'allonger en écoutant un peu de musique et en espérant le sommeil.

 
         
  27 décembre 2002

J'ai pris, enfin, le temps d'aller faire un tour sur le forum de la CEV. Le grand nombre de salons m'a un peu déroutée et aucun sujet abordé ne m'a inspiré. Je ne suis donc pas intervenue. Peut être y reviendrai-je avec un sujet concernant le diarisme.

Bon, ceci étant, je suis quand même sortie de l'ombre pour encourager PY dans son combat pour le "droit aux émoticons". Maniés avec humour, les émoticons c'est la petite cerise sur le gâteau. Ils donnent du goût, de la couleur, bref ils apportent le relief qui manque parfois à l'écriture. Et puis, PY les manie avec art. Vas-y mon Piry ! Euh, là, ma petite Joya, tu t'égares....

 
         
  28 décembre 2002

En signalant une nouvelle entrée sur la CEV hier soir, j'ai eu la grande surprise de réaliser qu'une personne, une lectrice, était inscrite sur ma liste des mises à jour. J'étais toute zémue car il s'agit d'Azulah dont je lis régulièrement le journal. Voici donc mon premier lecteur officiel. Enfin, non, pas exactement. Mon premier lecteur, le plus fidèle, le plus cher à mon (argh, joya, t'es lancée, n'arrête pas, réfléchis pas ...) coeur, c'est LAMTO.

Coup de fil de Q. qui m'a proposé de passer un soir pour me rapporter des BD que je lui avais prêtées. Je les avais complétement oubliées. Très prudente (non que je doute de moi mais je n'ai tout simplement pas envie de repartir dans d'éventuelles conversations stériles), je lui ai suggéré de nous retrouver jeudi midi près du bureau. Je ne suis pas certaine que nous puissions redevenir les amis que nous étions et dans le fonds je ne le souhaite pas.

J'ai eu également OBAASAMA au téléphone. La voix très guillerette me laissant une impression bizarre. Je l'ai laissée parler et elle a fini par m'avouer que mon beau-père et sa fille R. sont passés la voir sur le chemin de leur retraite spirituelle à Besançon. Du coup, j'ai eu, sans le vouloir, les dernières nouvelles de la famille K. La galerie d'art de R. à Westhampton ne va pas bien. Les ventes ne sont plus aussi importantes depuis octobre 2001 et, chute des cours en bourse oblige, son capital en a pris un sacré coup. Mais, même avoir des nouvelles de R. ne m'intéresse plus. OBAASAMA a du le sentir car elle a vite arrêté l'énumération. C'est triste, mais je n'ai aucun regret. Il ne restera de ces 15 ans que les bons souvenirs liés à AMALA et la certitude qu'elle a été heureuse avec G. Déjà pas mal.

Bon, je vais filer. Quelques courses à faire avant de retrouver mes frères chez KUNGA, notre restau tibétain attitré.

Il est passé 1 h du matin et je n'ai pas sommeil.

Dans ma boite aux lettres, ce matin, un mot du TCV et une très gentille lettre de TSERING en anglais. Il a beaucoup aimé le livre de Tintin au Tibet. J'ai profité de la présence de K. au restau pour lui en parler car je me pose des questions concernant les cadeaux que je lui envoie. Les enfants du TCV, dont beaucoup sont orphelins, ne vivent qu'avec le strict minimum (chaque enfant partage son lit avec un autre par exemple). Les besoins élémentaires sont assurés mais les vêtements en bon état passent d'un enfant à l'autre et il y a peu de jouets ou livres dans les chambres. L'amchi, en me montrant les photos prises l'hiver dernier sur place, m'avait suggéré d'y aller doucement car l'arrivée de cadeaux peut être très mal perçu par les autres enfants de la maison. Il me faut donc être vigilante afin que TSERING ne soit pas considéré comme un privilégié et mis à part. En fait, je ne lui ai envoyé que 4 ou 5 livres en anglais afin de le motiver et le dictionnaire était destiné à tous les enfants de la maison et adressé à la "mère" qui s'occupe d'eux. Un livre est, à mon sens, le plus beau cadeau que l'on puisse faire à un enfant. Je ne souhaitais pas la bénédiction de K., je suis mon instinct là-dessus, mais je voulais son sentiment.

K. nous a appris qu'il pensait repartir un an à Dharamsala. Si nous pouvons y aller SANG-PO et moi en novembre 2003, nous le retrouverons là-bas. Ce serait génial car K. est toujours prêt à nous faire partager sa culture et à répondre à nos questions. Quel meilleur moyen d'aller à la rencontre de ce peuple. Et puis, il me semble que ce serait une chance extraordinaire d'avoir K. à mes côtés lorsque je rencontrerai TSERING. Lorsque nous sommes sortis du restaurant, SANG-PO était tout sourire. J'ai pensé qu'il savait, enfin, où trouver la vaisselle japonaise utilisée chez KUNGA et devant laquelle il bave depuis un an. Mais non, il ne s'agit pas de ça. K. venait de lui dire qu'il me trouvait très jolie. SANG-PO, fort de l'aveu que je lui avais fait au printemps dernier, en a profité pour lui poser quelques questions subtiles ("mais tu n'as pas de copine?" arghhh les hommes ....) et venait me faire son rapport. Dommage, ai-je répondu à SANG-PO médusé, mon esprit est déjà ailleurs :-).

 
         
  30 décembre 2002

Le grand lama tibétain Trulku Tenzin Delek et Lobsang Dhondup viennent d'être condamnés à mort par un tribunal local après avoir été gardés au secret pendant 8 mois. Ils sont accusés de complicité d'attentat suite à des explosions dans une ville près de Karze. Je vais aller voir le site tibet-info.net. Il y a peut être des actions à faire.

J'ai écrit, il y a quelques jours, à quel point je me sens vulnérable en ce moment. Ce sentiment perdure et je n'en connais pas la raison exacte. Je suis consciente d'avoir fait tomber un mur en parlant à LAMTO mais il ne s'agit pas que de ça. Ou peut être que si. Je ne sais pas.

Hier après-midi, je suis allée au ciné voir "Le Seigneur des Anneaux - Les 2 tours". Excellent film qui m'a fait retrouver les sensations éprouvées lors de la lecture du livre. J'ai tout aimé : les comédiens, les scènes de bataille, les effets spéciaux, tout, tout, tout... Par contre, j'hésite à aller voir Harry Potter II. I'm not in the mood.

Autre grand plaisir, j'ai racheté un flacon d'Eau de Charlotte d'Annick Goutal afin de sentir, à nouveau, sur ma peau l'odeur des feuilles de tomates froissées et de cassis. Cette senteur m'enveloppe tout au long de la journée et me fait un bien fou. Une sorte de présence bienfaisante.

Zut ! Je viens de me rappeler que "Mon Oncle" de Tati passait sur Arte ce soir. Je l'ai râté. J'espère que SANG-PO l'a enregistré.

         
  31 décembre 2002

Il est donc dit que je ne finirai pas l'année dans la mélancolie.

Le trop plein a surgi ce matin au bureau. Je vérifiais le quittancement qui devait partir cet après-midi (une activité qui ne demande qu'une attention minime) et une larme a coulé. Je venais de prendre conscience de ce qui m'avait visiblement affectée. La photo est réapparue devant mes yeux. Une des dernières photos de LAMTO sur laquelle il dort. Or, bien que ça ne m'ait pas percuté immédiatement, je n'ai pas vraiment regardé cette photo. Je sais maintenant ce que j'y ai vu et ce que cela m'a rappelé.

Durant la semaine qui a suivi l'enterrement d'AMALA, et mon retour à Paris, je marchais dans la rue, je regardais les gens tout autour de moi et je ne voyais que des sursitaires. Un sentiment très pénible qui a mis quelque temps à se dissiper. Un sentiment à la mesure du choc, certainement.

Donc, en regardant LAMTO, le visage immobile, les yeux fermés, dans ma petite tête ça a fait : attachement = peur de perdre.

Cela peut sembler assez simpliste, mais maintenant que j'ai identifié la source de mon "mal être", je me sens mieux.

Bon, il est possible que LAMTO vienne lire cette entrée aujourd'hui. J'espère qu'il ne se sentira pas trop "responsable" de mes états d'âme. Il n'y a aucune raison.