Janvier 2003

   
         
         
  1er janvier

Un châle indien safran brodé d'argent autour des épaules, des oeufs de saumon éclatant sur la langue, des bulles de champagne chatouillant le palais, l'ambre et la vanille embaumant l'air autour de moi, ainsi ai-je passé cette nuit. Au plus profond de moi, la certitude qu'un cycle s'achève. Devant moi, je le pressens, il y a du mouvement, une accélération qui, peut être, me chahutera. Je suis prête.

 
         
  3 janvier

Ce matin, sur mon bureau, un cadeau d'un avocat avec lequel je travaille régulièrement m'attendait. Une délicieuse bougie Dyptique fleurant bon le lilas que j'ai commencé à faire brûler ce soir. Ca change des chocolats et ça m'a fait vraiment plaisir. Surtout, ne pas oublier de lui envoyer une carte ce week-end.

En parlant de cadeau, je me suis trouvée toute bête quand Q. m'a tendu un paquet joliment enrubanné hier au restau en me souhaitant une bonne année. Un parfum choisi avec attention m'a t'il expliqué afin que je pense encore un peu à lui et puis, a t'il ajouté, "as tu remarqué que je porte LA cravate ?" (un flash, je revois la cravate enserrant mes poignets). J'ai éclaté de rire. Ca a été plus fort que moi. Faire appel à ces souvenirs si forts qui nous lient est peine perdue. Ils ne sont plus que cela, des souvenirs. Nous avons partagé sushis et saké tiède en tentant de retrouver cette amitié qui nous liait à l'époque où il me raccompagnait en voiture après les cours de droit et où nous restions garés en bas de mon immeuble pendant une heure, au chaud, isolés du monde, à discuter. Je ne suis pas sûre, cependant, que nous nous reverrons car, tout compte fait, notre amitié ne peut pas plus vivre au grand jour et cette atmosphère de secrets est trop lourde.

Boite à souvenirs à la Prévert :

- SANG-PO a trouvé le moyen de faire remarcher un vieux téléphone en bakélite, de la rue Théo, et pour être audible de ses interlocuteurs, il doit mettre la bouche en cul de poule sur le haut parleur. Mais il est RAVI.

- Ai pris le temps, ce midi, de lire le journal de Belle qui m'a vraiment émue. Bien que nos expériences de vie soient très différentes, Belle parle un langage qui éveille nullement la pitié mais plutôt le respect.

- Je me surprends à fredonner "three blind mice" en ce moment. Le premier disque que j'ai possédé (un 45 T tout mou rapporté de Londres par mes parents). Je devais avoir 9 ans.

- Un rêve qui revient régulièrement depuis un mois : je marche sur une plage et il neige.

- Titou, entendu au téléphone, dit "papa, papa, papa," et fait le tigre "grrr, grrrr" en cherchant le sommeil dans les bras de sa maman.

Ne pas oublier de :

- savoir rapidement si PONYA vient à Paris pour le Salon fin janvier,

- si, oui ou non, je m'occupe de réserver Eurostar et hôtel pour ce séjour à Londres dont nous parlons depuis deux ans avec DALBA (début mars serait bien).

         
  4 janvier

J'ai promené un sourire béat sur mon visage tout l'après-midi. Plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, il a neigé sur Paris une bonne partie de la journée. De beaux et gros flocons sous lesquels j'ai tournoyé en sortant de la FNAC St Lazare. Et puis, je n'ai pas résisté. Une impulsion. Un de ces moments où je ne réfléchis pas, surtout pas. L'envie de partager ma joie avec quelqu'un. Au lieu d'appeler SANG-PO, comme je l'aurais fait normalement, j'ai recherché le post-it dans mon agenda sur lequel figure le numéro de portable de LAMTO et je l'ai appelé. Lorsqu'il a répondu, mon coeur a bondi. M'attendais-je à avoir sa messagerie comme la première fois ? Enfin, rien de bien méchant car j'étais dans l'instant, j'avais juste envie de savoir s'il neigait chez lui également et si (mon côté pratique reprenant le dessus) l'horaire proposé pour nous retrouver sur Yahoo lui convenait. LAMTO semble ne pas trop apprécier le téléphone et, comme il s'agissait quand même d'une première pour nous deux, je ne me suis pas trop attardée. Ah, une chose m'a surprise. Au lieu de lui dire "je t'embrasse" je l'ai quitté sur un "salut" que je réserve, en général, à mes frères. Cela m'a franchement fait sourire.

Cet après-midi, galette des rois chez A. en compagnie de plusieurs de ses amies. Délicieuse galette au praliné. J'ai eu la fève. Coup de bol, pas de couronnes et donc pas de choix à faire. Compte tenu du contexte, totalement préférable ....

 
         
  5 janvier

Les dernières briques du mur sont tombées. Pourtant, au fil de ces deux dernières années, le mortier en était devenu bien résistant.

Au moins deux facteurs entrent en ligne de compte. Le premier est la relation qui s'est établie entre lui et moi ces huit derniers mois. Une relation basée sur la confiance, l'écoute, l'échange. Les réactions de LAMTO sont également très saines et j'apprécie cela. Pas de dramatisation. Juste une envie de comprendre qui semble sincère. J'ai, toutefois, fait (assez) attention à ne pas me forcer et à laisser les choses venir au fur et à mesure. LAMTO n'est pas mon psy (d'ailleurs, je n'en ai jamais vu) et je ne lui dis que ce qu'il a besoin de savoir afin de comprendre mes réactions. C'est la partie qui le concerne.

Je crains, cependant, qu'il ne se sente un peu coupable d'avoir forcé mes résistances. Avec le recul, je pense que cela a été salutaire. Et même si, au moment où la dernière brique tombait, une larme a coulé (mais peut être ne l'a t'il pas remarqué ?), je ne regrette vraiment rien. Je me sens bien plus sereine.

Le deuxième facteur est celui du temps. Je l'ai dit dernièrement, j'ai le sentiment d'avoir terminé un cycle qui a duré deux ans et pendant lequel j'ai plus cherché à me protéger pour pouvoir faire face à ma rupture avec F., à la perte de notre bébé et au décès d'AMALA. J'ai fait le choix, pour chacun de ces événements, de garder une grande partie de mes émotions pour moi et j'ai même fait le choix de ne pas partager l'histoire de mon début de grossesse avec grand monde. Ces choix ont été réfléchis. Bon choix, mauvais choix, je ne me pose pas la question. Je ne peux qu'en assumer les retombées aujourd'hui.

 
         
  6 janvier

Abandon, plaisir, hier soir, sous le regard de LAMTO.

Pas assez de recul pour en parler si ce n'est que j'ai été surprise, après coup, de la facilité avec laquelle j'ai oublié la caméra pour ne penser qu'à notre désir.

 
         
  7 janvier

Zorba le Grec a dit "Quand une femme couche toute seule, c'est une honte pour tous les hommes". lol

Il fait tellement froid que la peau de mes talons se fendille. Alors long massage à l'huile d'amande douce devant le film et grosses chaussettes pour dodo.

J'ai beau avoir eu quelque espoir samedi, aucune tempête de neige ne semble vouloir se profiler à l'horizon. Nous n'aurons eu qu'un petit échantillon. Pourtant que j'aimerais revivre les sensations de ce 10 janvier 1996 à New York. La tempête du siècle ainsi qu'elle fut nommée. A 15h00 sur Lexington Avenue, on ne voyait pas à 10 mètres et le lendemain matin la ville était méconnaissable. Pas un bruit si ce n'est celui des pelles sur les trottoirs. L'état d'urgence était décrété. Pas une voiture n'avait le droit de circuler à part les secours. Un autre rythme s'imposait aux New-Yorkais. Les gens s'inquiétaient les uns des autres, se recevaient les uns chez les autres. Les cinémas étaient bondés, les épiceries dévalisées. J'étais tellement heureuse de cette neige tant espérée que je parcourais les rues séparant l'appartement de Central Park, nullement découragée par l'escalade des tas de neige ques les gardiens repoussaient jusque sur la rue afin de dégager les entrées d'immeuble. Traverser une avenue relevait du parcours du combattant mais rien ne m'aurait arrêtée. Et si j'avais été un peu plus courageuse, je me serais volontiers jointe à ceux qui skiaient ou faisaient de la luge. Bon évidemment, je ne garde pas un super souvenir du vent glacial qui gelait mes lentilles de contact ni du soir où nous sommes rentrés à l'appartement pour découvrir que l'immeuble n'était plus chauffé, une canalisation extérieure ayant claqué sous l'effet du froid. Et encore, avons nous eu de la chance car le temps d'aller se régaler au diner au coin de la rue et le chauffage refonctionnait quand nous sommes rentrés. Ce qui n'a pas été le cas dans nombre de logements sociaux, de Harlem notamment, où des familles ont continué à vivre dans des appartements où régnait un froid polaire. Ceci dit, cela reste un de mes meilleurs souvenirs de vacances. Mais hélas, rien de tel sur Paris, loin de là.

Bon allez, dodo. Il est presque minuit et je constate que chaque soir, alors que je me suis jurée de me coucher plus tôt en me levant, je me couche toujours aussi tard. Je vais même lire quelques pages de ce délicieux livre que m'a offert A, samedi, "La colère des aubergines" de Bulbul Sharma. Absolument génial. Des nouvelles parlant du rôle des femmes et de la cuisine dans les maisons indiennes.

8 janvier

Ca arrive très régulièrement ces derniers temps. Tout à coup, au fond de mon sac, mon portable lance un dernier soupir avant de s'endormir très profondément. J'oublie, de plus en plus souvent, d'en recharger les batteries. Et le traître, aujourd'hui, a décidé de me lâcher alors que j'allais consulter un message laisser par... je ne sais toujours pas. Recharge en cours dans la pièce d'à côté.

Très bon rythme toute la journée. Plutôt bien, car il me fallait préparer une douzaine de dossiers de vente en plus du reste, travail qui demande une concentration certaine malgré l'interruption du téléphone, les locataires qui viennent payer en liquide etc... Pas question de faire d'erreurs alors que chaque ligne d'instructions à l'huissier regorge d'élèments importants (états civils, n° lots, tantièmes, surface Loi Carrez, description). Je suis surprise de constater que lorsque le Cabinet signe des nouveaux mandats, nombreux sont les immeubles qui arrivent dans notre service. J'ai déjà le sentiment que nous avons le patrimoine le plus lourd à gérer (beaucoup de locaux commerciaux et de procédures) et nous tenons la tête juste hors de l'eau. Paradoxalement, D. vient de me faire part de sa décision de ne plus rester tard le soir car son fils, au collège, ne bosse plus. Elle veut l'encadrer un peu plus dans son travail. Bien ! Cela m'inspire une bonne résolution également. Je ne partirai pas forcément à 18 heures pétantes ainsi que le font mes collègues, mais en tout cas plus autant d'heures supp. Un chef doit savoir donner la bonne impulsion et moi je suis l'exemple du chef.

J'ai, d'ailleurs, commencé dès ce soir. Au programme : lentilles de contact arrivées chez l'opticien, un paquet à aller chercher à la Poste (un cadeau A. Goutal venant de PONYA), des fruits et légumes pour les prochains repas. J'ai même eu le temps d'acheter du pain croustillant pour le diner.

Complétement oublié que les soldes commencaient aujourd'hui. Il fait tellement froid (- 7° C) que je ne sors pas du bureau le midi, même pas pour aller chercher de quoi déjeuner. Je pars le matin avec mon lunchbag bien rempli. Voilà ! Donc pas pensé à aller jeter un coup d'oeil. Tant pis ! Ou tant mieux pour mon compte bancaire.

Je finirai mon entrée par LAMTO. J'ai été surprise, ce matin, qu'il me parle de rêve dans son mail. Hum ! ça va mériter une petite explication : )

9 janvier

Je ne suis pas quelqu'un de blasé. J'apprécie toujours les petites attentions dont font preuve les gens à mon égard. Aujourd'hui, le marchand de biens pour lequel j'ai travaillé hier m'a offert une petite composition de roses blanches, feuillages et baies noires, pour me remercier, ce qui m'a fait fort plaisir. Mon bureau a embaumé toute la journée. Dans le pochon, il y avait une petite bouteille d'eau de roses et une longue branches de roses blanches. Je l'ai mise dans un verre d'eau et l'ai proposée à B., une collègue qui se trouve à l'accueil et qui n'avait pas trop le moral (gosses malades et grognons). Elle a été surprise mais contente. Donner un peu de ce qu'on reçoit me semble un bon principe.

Quelqu'un a parlé aujourd'hui d'une nouvelle tempête de neige prévue pour ce week-end. La poisse ! J'espère que ce ne sera pas le cas car je dois me rendre en province pour un anniversaire.

J'ai pris le temps ce midi de lire quelques articles qui m'intéressaient concernant, notamment, la naissance du "premier bébé cloné". J'ai trouvé particulièrement intéressante la chronique de Bruno Frappat (La Croix) à ce sujet. Il est vrai que les voix se sont élevées pour s'indigner sur le devenir de cet enfant et non pour contester le principe même du clonage humain. La seule question que je me pose concerne les intentions derrière ces avancées scientifiques. Quelles sont-elles ? Que veut l'humanité pour elle-même ? Il ne semble pas y avoir vraiment beaucoup de réflexion sur ce point. Par contre, pour ce qui est des applications, là, l'imagination de l'homme ne fait pas défaut. Des illuminés parlent déjà d'obtenir une des cellules se trouvant sur le Saint Suaire de Turin afin de faire vivre un Jésus II qui sauverait le monde sans avoir à attendre la nuit des temps. Evidemment, il s'agit d'une secte qui se trouve aux USA et qui explique que "si la technologie pour le faire existe, il n'y a pas de raisons morales, légales ou bibliques pour ne pas hâter le retour du Christ". Mouais .... L'argent circule, les moyens techniques sont là et un illuminé peut tenir tout cela entre ses mains. Je vais, en tout cas, continuer à lire là-dessus.

Un SMS de LAMTO ce midi auquel je n'ai pu répondre tout de suite car (mdr) je n'en envoie jamais. Mais message sympa de sa part. Ses haricots saluaient mes carottes-pommes de terre. Coup de chance, SANG- PO est passé en début de soirée pour m'apporter l'enregistrement d'un reportage sur l'Himalaya que je regarderai plus tard et il m'a expliqué comment ça marche. Pas très compliqué en réalité. Le seul truc que j'avais pas compris c'était la proposition systématique de mots au fur et à mesure de l'entrée des lettres... enfin, je me comprends. J'ai donc pu envoyer mon premier SMS à LAMTO qui a du sourire (si, si, j'en suis sûre).

Je suis partie à nouveau tôt du bureau (enfin, disons à 18h30) car j'ai reçu un recommandé du Bureau des Huissiers Audienciers - Appels Correctionnels/Assises (rien que ça) m'annonçant qu'un acte m'attendait à la mairie de mon arrondissement. Et les mairies, elles sont ouvertes jusqu'à 19h30 le jeudi. Donc yavépuka. Citation à partie civile devant la Cour d'Appel que ça dit. Il aura fallu un an depuis notre passage devant le Tribunal de Police. C'est fou. D'ailleurs, je ne sais même plus ce que je veux dans cette affaire. Ce restaurant chinois nous a empoisonné la vie pendant des mois et j'ai dépensé une énergie fabuleuse pour faire stopper ces nuisances sonores. Pour tout dire, j'ai porté cette histoire à bout de bras alors que je n'étais pas la seule concernée ... Le voir condamné a été une vraie joie mais surtout le résultat était là : nous n'avions quasiment plus de bruit après les réparations de son extracteur. Il a, bien sûr, fait appel. Et c'est là que nous en sommes... Je peux me présenter seule, il n'est pas nécessaire que j'ai un avocat. L'audience a lieu le 24 janvier prochain. Que faire ?

 
         
  13 janvier

Le temps semble se suspendre alors que je suis sur un pont entre deux mondes. Kazam ! Je voudrais que le mouvement s'accélère. Mon impatience légendaire me rattrape.

Dans la boite aux lettres, une carte de voeux d'A.B. qui m'a surprise. Depuis que nous avons quitté la société F., nous ne nous sommes vues qu'une fois. Une des rares personnes avec laquelle j'ai vraiment apprécié travailler. Il faut reconnaître que le contexte était particulier et malgré la morosité ambiante que de rigolades et de complicité. Un très bon souvenir. "Promis, cette nouvelle année sera témoin de retrouvailles" écrit-elle. Yapuka !

SANG-PO a décroché son permis de conduire ! Yapuka ! Au printemps, on loue une voiture et on fonce à la campagne.

 
         
  19 janvier

Me voici bien hésitante, cherchant les mots que j'ai envie de laisser ici afin de garder une trace écrite de ma première rencontre avec LAMTO.

Le premier regard, amusé compte tenu des circonstances, que j'ai porté sur lui. Nos sourires hésitants, nos bonjours un peu stressés ou émus. Nos pas dans l'escalier dont j'entends le rythme synchrone. Et puis, derrière la porte, le premier baiser plein du désir que je ressens et son souffle sur ma joue. Ce baiser si naturel qui vient comme une conclusion à tout ce qui s'est passé ces dernières semaines, comme une évidence.

Et puis, tous les fragments, que j'essaie d'unifier depuis le moment où nous avons décidé de nous rencontrer, sont là sous mes yeux. Visage, corps, voix, pensées, humour, tout s'assemble pour former un tout, pour former un homme à la fois semblable à ce que j'ai perçu de lui et, dans le même temps, un peu différent. De ce genre de différence qui apporte un trouble léger et délicieux, qui me demande une ultime adaptation alors que je me croyais en terrain connu. Me voici avec le nouveau et dernier morceau du puzzle qui donne, enfin, l'image finale qui se constituait par touches.

Et puis, nous accueillant, le lit au fond de l'appartement comme caché dans une alcôve, les photophores rouges, oranges et jaunes, jetant leur lumière chaleureuse sur deux bouches qui se goûtent, quatre mains qui cherchent, caressent, deux corps qui s'offrent. Et ce sentiment de découverte, de porter sur lui un regard très attentif afin de retenir ces moments et de m'imprégner de tout ce qui a fait défaut au cours de ces dernières semaines de connexion et de mails. Maintenant, je n'ai qu'à fermer les yeux pour retrouver l'odeur de sa peau, la douceur de sa main, bref, tout ce côté sensuel qui manquait aux échanges où nous parlions de notre désir à tous deux..

A suivre ....

 
         
  20 janvier

J'ai commencé à lire, ce midi, le journal de Jérôme Attal et j'y prends goût. Il parle de Matzneff et de Deligny. Bizarre ! Le genre de références qui me fait penser "Nous sommes-nous croisés ?".

SANG-PO vient de m'appeler. Il a fait un tiramisu qu'il dégustera demain matin avec un café après une grasse matinée bien méritée. Avant d'aller au cinéma, il venait "juste comme ça .... pour savoir si j'avais passé un bon week-end". J'ai ri comme j'ai ri du message laissé par PONYA samedi en fin d'après-midi "Bon .... Salut, c'est PONYA et P. P. voulait savoir comment tu vas..... bon .... t'es pas là, c'est que tout va bien .... On te rappelle demain....bisous". Et les 3 SMS laissés par la même PONYA un peu plus tard "Are u alone ?", quand je réponds non, elle surenchérit "ahhhhh fingers crossed" puis "Ahhhhh yippeeee hurray" .... Ah, les copines, il n'y a rien de mieux : )

 
         
  21 janvier

Je suis triste, terriblement triste. Je pensais que peut être venir ici m'aiderait à y voir plus clair. Je n'en suis plus aussi sûre. J'ai quitté LAMTO sur Yahoo il y a maintenant une demi-heure et j'ai toujours ce goût de bile dans la bouche qui ne passe pas.

Est-ce que cette heure passée ensemble à essayer de comprendre va balayer tout ce que nous avons partagé au cours de ces dernier mois ? Cette heure pendant laquelle je suis restée quasiment sans voix, à tenter de vainement comprendre un tel revirement. Comment LAMTO a t'il pu se tromper à ce point ? N'ai-je fait que lui présenter le plus parfait des fantasmes sur un plateau ? Le fameux fantasme de la rencontre avec l'une de ses lectrices ..... J'ai pensé à cette éventualité il y a deux mois mais l'avais écartée en repensant aux différentes étapes que nous avions franchies assez naturellement.

Ai-je été aveugle ? Quels signes n'ai je pas vus ? Je ne sais plus et je ne comprends pas.

Je ne peux m'empêcher de penser aux longues conversations que nous avons eues sur des sujets parfois très intimes et à tout ce que je lui ai révélé sur moi en toute confiance. Je ne peux m'empêcher de penser aux sujets que LAMTO a abordés concernant notre "relation" et qui me semblaient parfois précéder un peu le mouvement. Ce soir, bien évidemment, je ne peux que me demander "pourquoi ?".

J'ai tendance à dire que les rencontres que nous faisons ne se font pas "en vain". Il y a certainement quelque chose à retenir ici mais je ne sais vraiment pas quoi. Il me faudra peut être encore un peu de temps avant de comprendre.

Bon, tout cela est peut être encore trop "à vif".

 
         
  22 janvier

J'ai passé la journée sur pilote automatique avec cette tristesse qui ne me quitte pas. Je me suis surprise, par deux fois, à me trouver les yeux perdus, comme suspendue, en absence de moi-même ou de mes émotions, partie je ne sais où.

Aujourd'hui, je voudrais effacer tout ce que j'ai partagé avec LAMTO. Je pense aux mails, et aux photos, qu'il a gardés. Je voudrais qu'il les supprime de ses fichiers. Je voudrais ne pas exister dans sa mémoire. Je voudrais supprimer ces stupides et froids reflets de ce qui m'apparaissait comme un beau cadeau de la vie. Penserai-je autrement demain ?

Il apparaît que LAMTO a envisagé dès le départ cette relation dans sa globalité alors que, pour ma part, je ne procédais qu'étape par étape.

Je ne considère pas le célibat comme une situation négative et la vie de couple comme positive. Ces deux états présentent des avantages et des inconvénients et une situation ne me paraît pas plus enviable que l'autre. Je sais simplement qu'une relation évolue et qu'à un moment, il convient de faire des choix. Il y a forcément des pertes et des gains quel que soit le choix. Et je pensais que ce choix, lorsque nous aurions à le faire (mais pas forcément demain ni après-demain), nous le ferions de façon consciente en prenant appui sur toutes les étapes précédentes qui devriendraient une sorte de ciment porteur.

Voilà peut être la différence d'approche que je n'ai pas su voir entre LAMTO et moi. Lui se voyait devant la porte d'une "relation sérieuse", moi je vivais à plein la "rencontre".

Ce matin, un mail de PONYA. Elle m'apprend qu'elle vient de retrouver dans la liste de la CEV (quelle ironie!) le journal de LAMTO et qu'elle l'a parcouru avant de se coucher. Comme il était 1 h du matin, elle a lu son entrée et a appris, ainsi, ce que venait de m'avouer LAMTO. Je n'ai pas eu le courage de lui renvoyer un mail et, donc, nous nous sommes parlées au téléphone dans la matinée. Elle m'a alors expliqué que, furieuse, elle avait laissé un commentaire dans son journal et préférait que je le sache. Evidemment, elle s'inquiète un peu pour moi. Elle m'a appris également qu'il y avait beaucoup d'autres commentaires, ce qui m'a franchement surprise. Malgré la promesse que je m'étais faite de ne pas relire tout de suite son journal, je n'ai pu résister à la tentation et suis allée les lire, en arrivant à la maison, peut être espérant y trouver des réponses de LAMTO qui pourraient éclairer un peu ma lanterne (quoi que, dans le fonds, tout ce qu'il m'a dit est simple et très clair). Mais rien. Et puis, toujours ce sentiment que cela le concerne uniquement, que je ne fais plus partie de sa vie et que je n'ai rien à faire là (pour le moment ?).

J'ai toujours très froid, je ne suis pas très bien. Est-ce que les briques ne sont pas entrain de se remettre en place ?

Ce soir, en rentrant à la maison, je croise deux personnes, un homme et une femme, sortant d'un bar Avenue Trudaine. Ils sont sur le point de se séparer et l'homme dit à la femme "Je t'embrasse. A bientôt". Absurde.

 
         
  23 janvier

Expo sur la Chine avec Dalba aux Galeries Farfouillettes (pas très intéressante, si ce n'est un stand d'antiquités présentant de très jolis netsuké) puis diner chinois rue Vignon. Enfin, nous dirigions nos pas vers La Ferme Saint Hubert (un restau de fromages) mais une fois la porte poussée, une odeur de tabac et vieux fromages m'a porté le coeur au bord des lèvres et nous avons tourné les talons lorsque le serveur nous a désigné une petite table coincée entre le bar et la cuisine. Quelques instants plus tard, attablées devant un fort joli aquarium dans lequel évoluaient harmonieusement de délicats poissons oranges et blancs, Dalba m'a questionnée sur l'évolution de ma relation avec Lamto. Je n'ai pas eu le courage d'évoquer ce week-end ni l'issue de notre rencontre. J'ai menti, invoquant une hésitation à nous rencontrer. Pas contrariante Dalba a acquiescé, en tentant de choper un ravioli gluant avec ses baguettes et m'a dit "Vous avez peut être raison. Et puis, rien ne dit que tu tomberais amoureuse de ce gars là". "Ben, non" ai répondu "Rien ne dit que lui non plus".... Comme internet, Dalba, ça ne la branche pas, nous sommes passées à notre sujet du moment : notre prochain voyage à Londres et aux nouvelles expos à voir en épluchant Zurban.

En arrivant à la maison, j'ai machinalement mis en route un CD. Les premières notes des Skatalites ont ramené mes pensées vers Lamto. Je ne peux m'empêcher d'être surprise de ma réaction hier. Je ne pensais pas pouvoir être boulversée à ce point. Il y a quelque temps, je crois lorsque nous avons commencé à évoquer une possible rencontre, j'avais envisagé qu'à un moment l'un de nous deux pourrait dire stop. Je n'avais, cependant, pas pensé que cela arriverait dès notre première rencontre et c'est certainement la raison pour laquelle cela me retourne. Je pensais qu'une première impression mitigée, voir négative, aurait nécessité une autre confirmation. Enfin, c'est peut être ainsi que j'aurais réagi. Dans le fonds, je ne sais plus.

Je ne suis pas celle que Lamto attend, malgré tout ce qui a pu l'attirer en moi. Point.

Ce qui me chagrine c'est cet aveu qu'il m'a fait de ne pas se sentir "fier de lui". Mais pas fier de quoi ? De ne pas avoir prévu sa réaction ? Comment aurait-il pu ? Ou tout simplement l'a t'il pressenti, sans vouloir écouter cette petite voix qui contrariait son fantasme, et n'a t'il pas su se (me) l'avouer ? Et là, effectivement, je comprendrais mieux qu'il ne se sente pas fier.

Le fait est que je n'ai pas trouvé les mots (ou l'envie) de répondre à son mail lu ce matin. Peut être le ferai je ce week-end.

Nous avions, un jour, émis l'idée qu'une rencontre pouvait avoir pour résultat la perte de notre amitié et c'était une crainte réelle. Nous avions alors, semble t'il, pris conscience qu'une amitié, même virtuelle, est précieuse. Aujourd'hui, je ne regrette pas d'avoir pris ce risque même si j'ai un sentiment de perte énorme. Je ne crois pas que j'aurais pu me contenter de la virtualité de notre relation.

 
         
  24 janvier

Gospel ce soir. Chanter m'a fait un bien fou. Je pense même avoir bien plus donné de la voix que je ne l'avais fait auparavant. Après la répétition, je me suis laissée entrainer par A. pour aller prendre un verre à la Fourmi Ailée. Non pas pour noyer dans l'alcool un quelconque chagrin mais parce que je n'avais pas envie de rentrer chez moi. Chez moi où il y a encore, au pied du lit, "Paul a un travail d'été" qui me regarde les sourcils en point d'interrogation.

Un homme, au moment de notre départ, s'est approché de moi et m'a dit "Vous avez un très joli visage qui porte bien la tristesse". "Quelle subtilité, ces hommes ..." a grommelé A. Mon désarroi semble palpable. En tout cas, je ne me cache pas derrière un visage lisse comme il m'est déjà arrivé de le faire. Il est possible que le mur de briques ne remonte pas bien haut. A. a été adorable, divertissante et discrète. Peut êre l'intuition féminine... Une bonne soirée, donc.

Je ne sais plus qui a dit sur le forum de la CEV, ou peut être l'ai je lu dans un journal, que les événements devaient non pas nous durcir mais nous rendre plus souples afin de nous permettre de rebondir. Je sais que je vais rebondir, que ma capacité à m'adapter est bien là. Mais vers quoi aller ? Maintenir cette relation virtuelle avec Lamto ? Continuer ce jeu d'amitié teintée de séduction en parallèle du reste de ma vie ? Ce type de relation uniquement virtuelle a t'il un sens pour moi ? Est-ce ce que je souhaite ? J'ai, en tout cas, besoin d'un nouveau sas avant de prendre une décision.

En parlant de la CEV, je dois reconnaître que le départ de Lamto me fait quelque chose. Il m'avait fait part de cette éventualité, il y a quelque temps, mais je n'y avais pas vraiment cru. Bon, ça ne remet pas en cause ma présence au sein de ses rangs mais j'avais choisi d'héberger mon journal sur la CEV en grande partie pour qu'il ne soit pas perdu dans l'immensité du ouaib et afin de le voir près de celui de Lamto. Evidemment, pour ce qui est des batailles rangées sur le forum, je ne suis pas très bien placée pour dire que les interventions de ceux (que dans le fonds, je considère comme des joyeux lurons) qui ont décidé de ne plus y intervenir me manquent car je n'ai brillé de ma présence que dans de très rares occasions (et encore, ai-je brillé ?). J'imaginais le forum comme un espace public où chacun pouvait aborder tout sujet concernant la communauté avec assez d'ouverture d'esprit pour tolérer, comme dans la vie, toutes les différences d'opinion qui viendraient s'exprimer. Il manque quelque chose de fédérateur sur la CEV et c'est ce qui me gêne. Je dois même reconnaître que j'ai été surprise du peu d'implications attendu du diariste une fois admis. On attend de moi que je mette mon journal à jour régulièrement et que je vote pour ou contre l'inscription d'un journal sur des critères techniques qui sont, somme toute, assez simples à satisfaire. On pourrait penser que je n'ai pas la "reconnaissance du ventre", ce qui est totalement faux car j'ai vraiment été contente de voir mon journal être accepté au sein de la CEV au côté d'un tas d'autres journaux que j'apprécie de lire mais ....

Coup de fil de Ponya cet après-midi pour m'annoncer que son mari pourrait demander sa mutation pour... Paris. Cette fois-ci, c'est moi qui dit "ahhhhh fingers crossed".

 
         
  25 janvier

11h00 : je viens d'avoir la surprise de trouver un mail d'une lectrice qui venait juste me dire qu'elle croyait avoir deviné qui j'étais et qu'elle pensait à moi. Je suis un membre assez récent et assez discret de la CEV et ayant, par ailleurs, pris la décision de ne pas offrir la possibilité, à mes éventuels lecteurs, de laisser des commentaires au jour le jour sur mon journal, je n'attends pas vraiment d'eux qu'ils manifestent leur réaction même si je sais qu'ils peuvent le faire en m'adressant un mail. Toutefois, je suis prête à accepter cette interaction. Si je la rejetais, je n'aurais pas ma place au sein de cette communauté.

En tout cas, ce simple message, cette main tendue m'ont touchée.

Je n'ai pas mis de compteur sur mon site, je ne sais combien de personnes viennent lire mes pages. Cela ne me semblait pas "important". Et puis, en parcourant les commentaires laissés sur le journal de Lamto, la réalité des lecteurs m'est apparue de façon bien plus tangible. Peut être y ai-je été sensible parce que je me trouvais dans un état de désarroi total et que ces commentaires venant de personnes extérieures à notre histoire pouvaient m'apporter des réponses. Après tout, nous partageons ce que nous vivons tant en dehors que dans cette virtualité. A la lecture de certains journaux, j'ai réalisé que nous avons en commun ces expériences nouvelles qui bousculent notre réalité, qui parfois y pénétrent, et nous confrontent à nos limites et à nos attentes. J'ai découvert l'univers du web (les communautés telles la CEV, les chats, Yahoo Messenger etc) en même temps que se développait ma relation avec Lamto et rien ne m'avait préparé à cela. L'idée d'un univers de fantasmes ne m'avait pas effleurée parce que je n'étais pas dans cette démarche.Et je ne parle pas ici que de mon histoire avec lui.

18h00 : un doute ne me quitte pas concernant la sincerité de Lamto et son honnêteté. Comme je préfère la vérité au doute, j'aimerais qu'il puisse lever ce doute ou, le cas échéant, qu'il accepte de me dire la vérité. Il a certainement assez de recul, maintenant, pour y voir clair.

Longue discussion, tout à l'heure, avec Sang-Po alors que nous déjeunions chez Kunga. Pour lui, tout ce qui se passe sur le net, en ce qui concerne les relations humaines, relève du fantasme, du contrôle, voire du mensonge. Affinité, réalité et communication forment, pour lui, la base de toute bonne relation avec autrui. Affinité et communication sur le web peuvent arriver à un très bon niveau (ce qui s'est passé pour moi et Lamto), peut être parce qu'à la base il y a l'anonymat qui nous rend libre. Mais la réalité dans tout cela ? N'avons-nous vécu cette histoire que dans le rêve et l'imaginaire même si ce que nous avons partagé semblait concret ? Fichue virtualité !

 
         
  26 janvier

Un nouveau mail ce matin, concernant ma "relation" avec Lamto, venant d'une personne qui, je pense, comprend toute la complexité des sentiments, notamment amoureux. En lui répondant, je prenais conscience d'un nouvel élément de cette histoire et de son rôle.

"L'intimité n'existe pas que dans une relation amoureuse mais également dans l'amitié.... Peut être avons-nous confondu les genres ?" lui ai-je écrit. Est-il possible que la révélation de l'intime, c'est à dire la nature intérieure et profonde de chacun de nous deux, nous ait trompé sur la nature de nos sentiments ? Je pense notamment à tout ce que je lui ai révélé de mon histoire personnelle. Me suis-je dévoilée parce que je voyais mes sentiments évoluer (et étais sûre de pouvoir lui faire confiance) et donc ressentais le besoin de me montrer totalement telle que j'étais ? Ou, la qualité d'écoute de Lamto et sa compréhension ont-elles induit chez moi un sentiment de sécurité puis un sentiment amoureux. Cela me semble tiré par les cheveux mais actuellement je note tout ce qui me vient à l'esprit afin de pouvoir faire le point au jour le jour sur ce que je ressens.

"Une des règles du "jeu" a changé, cela ne veut pas dire que le jeu doit s'arrêter. Mais quel sera t'il ? Je ne le sais pas encore", ai-je conclu.

Je ne le sais toujours pas d'ailleurs. Je pense que cela doit être un désir commun de Lamto et moi. 5 jours ont passé et peut être que de son côté les choses ont également évolué.

 
         
  27 janvier

Avec tout ça, j'ai complétement oublié que je devais passer devant le Tribunal vendredi. Il est vrai que je n'étais plus très motivée puisque les nuisances sonores ont (quasiment) disparues. Mais le fait est que je pensais y réfléchir un peu, un ou deux jours avant, afin de me décider, ne serait-ce que pour l'expérience et le principe d'aller au bout de ce que j'avais commencé. Passer devant le Tribunal de Police avait déjà été une expérience hallucinante (compte tenu des cas discutés ce jour là dans cette section "nuisances") et j'avais vraiment envie de voir ce que ça donnerait en appel. Et puis, j'éprouvais une petite réjouissance mesquine à l'idée d'obtenir les 1.500 € de dommages-intérêts d'un chinois en sachant que cet argent irait à l'orphelinat du Tibetan Children Village à Dharamsala. Je sais, c'est bête (et ça n'a rien à voir...) mais cela me semblait une juste contrepartie du temps et de l'énergie que j'ai dépensés afin de voir notre bon droit reconnu. Ceci dit, je ne me faisais pas beaucoup d'illusion depuis ma discussion avec l'avocat du bureau, à laquelle j'avais demandé conseil il y a quelque temps, car les dommages-intérêts nous n'en aurions certainement jamais vu le premier cent....

Ce midi, j'ai découvert un nouveau journal de la CEV dont, une fois n'est pas coutume, je citerai un passage : "moi, internet, c'est pour soigner ma trouille affective. Et comme toute automédication, ça fait sombrer des parts entières de la personne humaine dans le néant........ Si je passe 5 heures sur internet dans la journée, je trouve la dose d'agitation affective minimale pour pas être confondu avec un comateux stade minimal, mais j'ai perdu toutes les occasions de faire quelque chose de mieux de mon temps" - Chien Fou.

Lucide.

Discussion avec Obaasama ce soir. Je l'appelle très régulièrement car je la sais de plus en plus sensible à toutes les mauvaises nouvelles qu'elle apprend lors des visites des membres de notre famille. Elle m'a annoncé que le mari de Stéphanie (qui d'ailleurs est la filleule de mon père) est décédé. Le cancer l'a eu lui aussi. Mickael venait d'être papa pour la deuxième fois en décembre, d'un petit garçon. Voilà Stéphanie, à peine plus de 30 ans, veuve, avec deux tous petits enfants à élever. Je ne m'y fais pas. J'ai du mal à accepter. Encore plus quand la mort touche des gens jeunes.

 
         
  29 janvier

Alors que j'étais chez Brentano's, tout à l'heure, entrain d'acheter le dernier Martha Stewart Living, mon portable a sonné et je suis sortie un peu précipitemment du magasin pour répondre car j'ai horreur de parler dans les lieux publics. Un vendeur qui ne m'avait pas vu poser le magazine juste avant la porte sur une pile de livres, m'a couru après et m'a interpelée. Il a du penser que c'était une nouvelle façon de procéder pour voler des trucs chez eux. Bon, j'avais déjà répondu "ne quittez pas" à l'appelant et il a fallu que je m'explique... Ca la fout bien. Le vendeur s'est confondu en excuses, d'autant plus qu'il venait de me reconnaître et que ça fait 15 ans que je suis cliente chez eux. Kazam... Bon, j'en reviens à l'appel qui venait de notre notaire. La bonne nouvelle, c'est que la succession d'Amala est dévolue et que Me B. a, enfin, reçu l'attestation de propriété que nous attendions de son confrère. Un vrai soulagement. Nous allons, bientôt, pouvoir totalement tourner la page.

Soirée calme en perspective. Il faut que je refeuillette justement tous mes anciens numéros de Martha Stewart Living (4 ans que je les garde) car j'ai eu l'idée (lumineuse) de photocopier, pour Ponya, les articles sur les antiquités susceptibles d'intéresser les personnes auxquelles elle donne des cours d'anglais à l'Isle sur Sorgues en ce moment. Donc, il faudra que je me trimballe quelques numéros chaque jour pour faire les photocopies au bureau afin de les lui envoyer rapidement. Que ne ferais-je pas pour une amie : )

Hier soir, le coeur et l'esprit en paix, j'ai pris le temps de répondre au mail de Lamto pour lui expliquer la nature de mes derniers doutes. Il y a répondu et disons que les choses sont quand même bien plus claires pour l'un et l'autre. Ce recul était (ou m'était) vraiment nécessaire.

Toutes les personnes avec lesquelles j'ai abordé le sujet des rencontres sur internet (tout en restant dans les grandes lignes de ma rencontre avec Lamto) m'ont toutes dit que nous avions trop attendu avant de nous voir. Comme je n'ai abordé le tout début de notre rencontre qu'avec Ponya et Sang-Po, il ne m'a pas été possible de répondre là-dessus. Je n'ai fait qu'aquiescer car il est possible que ce soit vrai. Mais ce que tous ignorent c'est que je n'ai pas rencontré Lamto sur un "chat" de drague ou rencontres. Que mon intention, au départ, n'était pas du tout de rencontrer quelqu'un mais de réagir à ce qu'il écrivait sur son journal. Que toute notre "relation" a évolué très lentement et plutôt dans un sens "amical" et qu'il me semble que nous avons décidé de nous rencontrer que lorsque nous avons pris conscience de notre attirance mutuelle. Et cela est arrivé, il n'y a pas si longtemps que cela. Alors, pour ce qui est de la question du "timing" je ne sais plus trop.

Enfin, je suis quand même arrivée à la fin du processus et j'arrête de disséquer toute cette histoire.

 
         
  30 janvier

Nous regardions les flocons tomber avec D., cet après-midi, échangeant nos impressions sur la neige et dissertant (plus étrangement) sur notre goût pour les guirlandes lumineuses quand je lui ai dit "Je ne suis pas difficile. Il suffit qu'un homme agite devant mes yeux une boule à neige et je le suis au bout du monde, surtout si, là-bas, il y a plein de guirlandes lumineuses". Je ne me voyais pas tant d'esprit mais ça l'a quasiment fait hurler de rire ... sur ce, on est parties pour la kitchenette se préparer un thé, moi un grand post-it collé à la semelle d'une chaussure et elle le collant déchiré sur le mollet ... Très élégant le personnel du service 6.

Dans le métro, un peu plus tard, lorsque j'ai entendu les premiers accords d'une guitare, dans notre rame, j'ai rentré la tête dans les épaules car, je l'avoue, je trouve insupportables ces chanteurs du dimanche qui nous imposent leur manque de talent plusieurs stations d'affilée (je sais, je suis un peu dure mais c'est vraiment le cas la plupart du temps). Mais là, un gars adorable, le verbe drôlatique, la musique emballante et des paroles de son cru chantant son pays et ses espoirs, nous a tous fait changer d'avis. Il s'est vraiment passé quelque chose. C'était tellement sincère et bien dit que je me suis surprise à râler intérieurement quand le métro faisait tellement de bruits que je n'entendais plus distinctement les paroles. Ben, le gars, il a bien plû. Il n'a pas eu le droit à des applaudissements mais j'ai entendu les pièces tintinabuler d'un bout à l'autre de la rame.

En regardant la page d'accueil de mon journal, je me suis aperçue que je n'avais toujours rien mis dans la boite à souvenirs. J'avais penser y mettre des photos, des documents, bref, un tas de choses mais je ne me suis même pas encore essayée à l'insertion ne serait-ce que d'une photo. Je vais tenter de m'y mettre ce week-end. Je suis pas plus bête qu'une autre. Je vais y arriver. Je suis pas plus bête qu'une autre. Je vais y arriver.... Euh, je vais peut être en parler d'abord à Sang-po, samedi, puisqu'on va voir une expo ensemble.