Mars 2004

 
         
         
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Une nouvelle page bleue, de nouvelles envies, surtout de bouger, de prendre l'air, de voyager. Work in progress et projets en cours .... Londres avec Dalba, des "ailleurs" avec ChagsBral, une virée dans le Midi et une dans le Nord.

C'est bon de se voir refaire surface, de se retrouver soi même un peu plus chaque jour.

Un tout petit bémol : le sanglot que je n'ai pu retenir en voyant une certaine scène d'un "Homme d'exception", samedi soir. Je me suis laissée surprendre et je n'ai rien pu contrôler. Comment faire pour que toutes ces images, qui font partie de mon histoire, ne me fassent plus réagir au quart de tour ? Il me semble qu'habituellement, je gère un peu mieux. Est-ce que je n'évite pas soigneusement ce type de sujet d'habitude ? S'agit-il, tout simplement, d'un reste d'hypersensibilité ? Difficile, en tout cas, de me montrer ainsi à ChagsBral, même si je lui ai déjà parlé de Kaba.

"Blessed are the cracked, for they let the light in."

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Un grand moment, vécu en direct par ma zouzou, j'ai enfin compris, ce soir, pourquoi mes liens clochaient. Désormais, les sites s'ouvrent en pleine page. Non mais !

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Et puis, comme toujours, lorsque j'allume mon PC, la tentation est là.. Passer de lien en lien. Découvrir des univers. Partager avec Ponya pour lui montrer que oui, c'est possible. Encore heureux que je ne suis pas là tous les soirs, plantée devant cet écran. Je me connais, j'irais jusqu'à l'overdose. Demain soir, dîner avec Sang-Po chez Kunga.

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Brève discussion avec Metog sur Y Mess tout à l'heure. Pas eu le temps de lui expliquer que lors du dernier week-end passé ensemble, j'avais plutôt "réfléchi à voix haute" que fait une proposition. Il partait au sport et m'a juste indiqué que "oui, il viendrait en voiture le 19 pour que je puisse faire une virée Ikéa" mais qu'il n'était pas vraiment question d'acheter une barcelonnette. Va falloir qu'on ait une discussion sérieuse rapido.

 
         
         
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Dîner très agréable avec Sang-Po (qui m'épate, ne s'inquiète pas plus que ça des résultats de la biopsie qu'il aura en fin de mois).

Utile de préciser chez Kunga ? Délicieux comme d'habitude. Soupe de tsampa et momoks. Oui, comme toujours. Conversation très intéressante avec nos voisins de table. Lui a fêté Losar à Dharamsala. Ses yeux brillaient lorsqu'il nous a parlé des cérémonies, de la foule aux costumes régionaux si déroutants (peaux de panthère, yeux de fauve assortis, bijoux, longues chevelures, manteaux à grandes manches). Il nous a également raconté la guest house, la neige et le froid. Je suis quasi décidée. Je pars pour Losar l'année prochaine. Ca recule un peu l'échéance mais il me semble que ce sera une occasion unique de rencontres. A affiner.

A propos de voyages.

Je lis "Dégraissez- moi ça" de Michael Moore. Caustique. Va jusqu'à demander des subsides à l'Arabie Saoudite ("pays le plus généreux du monde") pour venir en aide aux américains les plus pauvres. Dénonce la criminalité économique, la délinquance en cols blancs. Dessille mes yeux (s'il en était encore besoin) tout en me faisant sourire.

J'écoute "Sacred tibetan chant" The Monks of Sherab Ling Monastery offert par ma Zouzou.

J'ai remis le régime sur les rails. Toujours, et encore, les marchandages que je fais avec moi-même. Je le suis plutôt strictement en semaine afin de me permettre quelques écarts le week-end ou en soirée. Impossible de renoncer au plaisir des goûts, des textures, de la découverte, de tout ce qui me chatouille les papilles. Ca prendra un peu plus de temps mais je me connais, y'a pas d'autres moyens pour que j'arrive à mon objectif et que je tienne sur la longueur.

Dommage, je ne pourrai pas assister au concert de J. Attal samedi soir. Il faut que je pense à récupérer son CD.

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Soleil !

Miettes de croissant au beurre du bout des doigts,

Le petit noir serré à souhait,

Une parenthèse de 3/4 d'heure avec ChagsBral,

Le temps d'un petit déjeuner,

Le temps de quelques baisers.

Soleil sur la capitale disais-je !

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Ca commence par une histoire d'écharpe en laine avec pompons en fourrure et ça finit par un "grougrou les pompons" qui me fait franchement sourire.

Cette semaine j'ai redécouvert "Fragments of freedom" de Morcheeba et "The moon, the stars and the setting sun" de Chuck Loeb, commencé l'excellent livre "Life of Pi" de Yann Martel, beaucoup réfléchi à cette histoire d'atelier d'écriture (il faudrait que je remette la main sur ce petit roman que j'ai écrit vers 13/14 ans. Enfin, si par chance, il ne fait pas partie de ces choses auxquelles je tenais et qui ont fini par disparaître au fur et à mesure des déménagements), envoyé des liens à Ponya pour l'encourager dans ses envies d'activité parce que je crois vraiment en elle.

Egalement commencé à mettre au point mes envies d'ailleurs. Billets de train et hôtel pour Deauville : fait. Londres : en cours mais pas comme je voudrais (et Dalba fait la tronche). Dalba qui ne peut (ou ne veut) reculer la date de départ. Dalba avec qui j'ai visité (en avant première ?) le magasin Gal Laf Maison. Mouais. Bon. Sans plus. Ah si, quand même, l'atrium central dont j'ai particulièrement apprécié le jeu de lumières (création d'Ingo Maurer). En resortant, petites courses rapides pour notre dîner et achat de délicieuses confitures de Christine Ferber (Marmelade de mirabelles d'Alsace et Pommes d'Alsace au caramel).

Week-end fort sympathique en vue.

Je me sens à nouveau sereine et vraiment bien.

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10h00

I hate to think that all my current experiences will someday become stories with no point.

Soleil du matin = dansé sur "Say what you want" - Texas = moi heureuse !

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10h50

Aheum. C'était donc la "danse de la pluie" !

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17h30

Ce qui devait ne pas être une journée de glandouille, l'est devenue. Et je ne m'en plaindrai pas parce qu'hier trop mangé, trop bu, beaucoup blablaté, Thanks to the TexanGirl.

Au programme donc :

- Pancakes, sirop d'érable, jus d'oranges sanguines, café, café, encore du café,

- Ecouté : Yann Tiersen "L'absente" et Texas "Greastest Hits" en feuilletant des magazines (Martha Stewart (Living) qui va peut être finir en taule d'ailleurs pffff) et, ça n'a pas manqué, fait une liste de "craft bidules" à réaliser dès que j'ai fini l'écharpe en velours et paillettes toujours en cours,

- Léger déjeuner : fini les asperges et les rouleaux d'aubergines farcis d'hier midi,

- Regardé le dvd de "La Planète des Singes" de Tim Burton mais d'un oeil (je ne suis pas certaine d'ailleurs que ça mérite plus) en faisant une manucure/pédicure.

- Début de rangement du débarras (le méga projet du printemps). Dans un carton, j'ai retrouvé un savon "Imperial Leather" de la marque Cussons et mon bol à céréales Snoopy acheté lors d'un séjour près de Liège lorsque j'avais 16 ans *souvenirs*. Je vais avancer à petits pas, tout doucement, presque carton par carton jusqu'aux derniers, ceux qui viennent de l'appartement d'Amala. Et je vais acheter de grands sacs poubelles parceque, dans tout ce que j'ai accumulé depuis bientôt trois ans et qui maintenant cache les fameux cartons, il y a beaucoup à jeter, je le pressens.

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Assise en tailleur sur le canapé, après avoir fait un sort au fromage de brebis basque et à la pâte de coing, je me suis attaquée ce soir aux écharpes que je destine à mes frères, faites dans ce superbe "tissé" acheté chez "Tissus Dam" il y a maintenant des mois.

Cette boutique, à deux pas de la maison, présente des merveilles d'étoffes haute couture et j'y fais de temps en temps une razzia pour le plus grand plaisir de ma marraine. Amala avait eu un véritable coup de foudre et m'avait avoué avoir à nouveau envie de coudre lorsque je l'y avais conduite. Je me souviens de ses yeux brillants alors que nous déroulions les étoffes. Amala et ses doigts de fée palpant, lissant, carressant. Amala des projets plein la tête.

Tout en batissant, surfilant, mes pensées se sont portées sur ChagsBral et ma difficulté à exprimer ce que je ressens. J'en parle si peu ici alors que, sans conteste, il prend une place certaine dans ma vie.

La place de la légéreté, de la douceur de notre histoire.

J'aimerais trouver plus facilement les mots.

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Je me suis baladée toute la journée avec le sentiment d'avoir une piscine municipale (petits baigneurs du mercredi après-midi compris) à la place du bide. Gastro. Pas la forme. Brève acalmie, en fin de matinée, qui m'a fait espérer pouvoir aller voir "Big Fish" dans la soirée. Mais non. Je traine encore un peu sur le net puis j'irai trouver refuge sous la couette afin de terminer "The life of Pi".

"Inspiration" :

Guerilla Art :

Possible Formats

1. Sidewalk chalk
2. Sticker art
3. Flyers/posters (see "make a flyer of your day" at http://www.learningtoloveyoumore.com.
4. Journals (pass it on)
5. Zines
6. Object leave behinds (money, gifts, junk)
7. Notes (slogans)
8. Graffiti
9. Book inserts (library)
10. Book leave behinds (bookcrossing.com)
11. Letters (possibly love letters to strangers)
12. The age old 'message in a bottle', or a balloon. Or if you are really adventurous you might be drawn to carrier pigeons.

Potential Ideas for subject matter

-any form of artwork (drawings, collage, doodles, paintings)
-recipes
-photos
-good luck charms
-fortunes
-quotes
-variations on a theme
-many guerilla artist are politically motivated and find that being anonymous allows them to be more controversial or extreme with their message. Popular with activists.

 
     
         
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Allez, je me lance. Foin de l'hésitation, donc. L'enveloppe part demain ou lundi chez Cego. Cross the fingers. J'ai très envie que ça marche, que chacun libère ou révèle peut être un autre Je. Seul petit hic: ceux qui tiennent à leur anonymat mais qui souhaiteraient participer. Hummm...

 
         
  12/13/14

Deauville-Trouville pour quelques heures - Une escapade.

Un dîner aux Vapeurs. Une nuit un peu courte. La confiance révélée. L'assurance de pouvoir s'abandonner sans cette crainte d'être fagocité(e). Le déjeuner chez Miocque. La plage, la mer, le ciel, immenses. Les coquillages qui craquent sous nos pas. Ceux qu'on met, encore plein de sable, dans les poches. Ma main dans la sienne. Le sel sur nos lèvres. Le vent qui se lève. Le sable dans les cheveux. Les rideaux de pluie qui avancent vers nous. Puis le train. Tous deux, seuls, dans le compartiment. Encore un moment de douceur. ChagsBral lit. J'alterne somnolence et lecture. Je suis ravie, ravigotée. Lui en dit tout autant.

Dimanche - Déjeuner avec Yo-Ba dans un café montmartrois. Vive et intéressante discussion au cours de laquelle je me suis un peu plus dévoilée. Geste qui m'a touchée, il m'avait apporté le "manuscrit" pour lequel j'avais manifesté de l'intérêt lors de notre dernière rencontre (parce que Felix m'avait avoué un jour que notre histoire l'avait embrasé et laissé aussi sec que le bois d'une alumette qui a flambé ?). Il a paru enthousiaste quant à mon "petit projet". Je ne pense pas qu'il s'agissait de simple politesse. En tout cas, il a pris le carnet qui commence ainsi son long périple. Have fun !

 
         
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Tout d'abord, j'ai fait un petit tour sur e-stat ce matin et un nouvel IP, apparu ces derniers jours, m'a fait sourire. Y'a de quoi !

Ensuite, j'ai trouvé une limite quant à ce que je veux exposer ici. Ca fait un moment que je retourne le problème dans tous les sens. J'ai cru bloquer pour une (ou des) raison(s) obscures, notamment en ce qui concerne les deux pages dont j'ai parlé à Yo-Ba dimanche ou concernant l'aspect très intime de mes relations avec Ampo, ChagsBral ou Metog. Je me suis donc laissée le temps afin que tout ça se décante. C'est décidé, je garde trace de tout cela ailleurs.

Ici on ne peut voir que des "empreintes de pas" qui ne révèlent pas toute la marche.

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Extrait sourire du petit mot du jour "Hé t'as dormi toute nue ! Yahoooo"

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"Develop an interest in life as you see it; the people, things, literature, music - the world is so rich, simply throbbing with rich treasures, beautiful souls and interesting people. Forget yourself."
Henri Miller

Regarder, absorber....

Aujourd'hui mon environnement m'a semblé plus brillant, les couleurs plus vives et l'air presque cristallin (hélas, non les copro n'étaient pas plus sympas, rehélas). Humeur divine. Effet du printemps qui s'annonnce ?

Collègue S, elle même, paraissait touchée par une sorte de grâce (disons qu'elle n'a pas prononcé une fois dans la journée "putain, y'a vraiment rien qui vaut le coup dans cette vie !"). A l'heure du déjeuner, alors que je dégustais mon bobun tout en feuilletant Courrier International, elle chantonait .... l'Internationale. Et moi, j'ai eu plus d'une fois envie de lui planter les baguettes dans le gras des fesses parce que (nan franchement) elle chante aussi faux que R. Bohringer dans la Bonne Ame de Se-Chouan vu mardi soir au Théâtre de Chaillot.

Ce que je retiendrai de cette pièce : l'insensé personnage de Mi Tsu, joué par Valérie Crouzet, que j'ai adoré ("C'est l'histoire d'un O qui rencontre un 8 et lui dit "tiens t'as mis une ceinture aujourd'hui !") et Pierre-Yves Le Louarn dans le rôle tout fou, mais qui se retient (bridé par le metteur en scène ?), et ne sait trouver le ton juste (ça se sent dans le travail de la voix très inégal) du Barbier et excellent dans celui de la Nièce (Rrrrroar en griffant le frigo). Cette quête de la "Bonne Ame" m'a, en tout cas, enchantée. Une bonne surprise donc car au départ j'étais un peu sceptique quant au thème ("les gens peuvent ils survivre dans un monde mauvais en étant bons ?").

 
         
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très sombre parfois mais à visiter.

 
         
   
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J'aime beaucoup :

- les illustrations de Soledad dans Elle (et auparavant dans le Figaro Madame ?).

- l'éclatant bouquet de jonquilles, cueillies par Metog dans la forêt juste derrière Macampagne, qui a ensoleillé notre table tout ce week-end,

- mes trouvailles chez Ikéa samedi : un tapis pour le bureau, des lampes, un plaid, de simples petites assiettes à dessert écrues, des verres, une réserve de rideaux de douches, des bougies en veux-tu en voilà, des petits photophores transparents mais, également au rayon épicerie, du sirop d'airelles, des biscuits à la cannelle, des harengs accomodés sauce curry ou moutarde et un incroyable gâteau aux amandes, chocolat et éclats de Daim,

- disons j'apprécie, de plus en plus, paresser au lit sans même penser à prendre un bouquin ou une BD. Juste me lever pour prendre un premier café puis me recoucher. Au chaud sous la couette, le visage enfoui dans les oreillers, j'ai eu, ce matin, le sentiment de perdre, avec bonheur, un temps que j'estime habituellement si précieux et que j'aime à occuper. Et du coup, j'ai éprouvé une impression très forte de plaisir à laisser ce temps là filer.

J'ai moins aimé voter comme je l'ai fait. Comme ne pas voter, pour moi, c'est inenvisageable, je me suis retrouvée, devant l'isoloir, prisonnière du jeu démocratique. Ne pas voter par réaction. Voté en me basant uniquement sur le parcours et les réalisations de la tête de liste choisie. Mais sans être franchement convaincue. Bonnet blanc et blanc bonnet ?

 
         
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Jalousie - Peur - Plexus vrillé.

 
         
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Ca me fait chier mais j'ai le sentiment que dimanche je vais voter blanc. Pour la première fois de ma vie. Et oui, ça me fait chier.

Quant à ce qui s'est passé hier, c'est bon, c'est digéré. Je me sens juste un peu énervée car ce sentiment de jalousie est né de quasiment rien et signifie que je laisse à cet "autre" la capacité d'avoir un impact dans ma vie. Alors que cet "autre" ne m'est rien.

Tordu.

 
         
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Je suis assise à mon bureau, à peine arrivée que déjà "ailleurs", déjà "repartie" pour encore déposer un baiser sur le haut de ta joue là où les cils font de l'ombre puis sur tes cils là où ça chatouille puis pour chatouiller tes sens et encore tracer sur ta peau des signes secrets de la pointe de la langue. Je suis réellement ailleurs, je fais un de ces réveils éveillés dans lequels parfois je m'engouffre sans même en avoir conscience. Dans ce rêve là, tu prends mon visage dans tes mains et au creux de tes paumes, je laisse mes joues s'imprégner de leur chaleur. A ce moment là, oui, je pourrais jurer que je sens ton odeur. Et je maudits ce téléphone qui sonne, qui me suprend, en suspens, penchée sur mon sac à la recherche de la boite de tic-tac à la cannelle.

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Extrait du petit mot du jour "Oui, je suis tout bien quand je passe du temps avec toi ! Ta peau est bonheurifère !"

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Ces cinq derniers jours ont filé à la vitesse grand V. Beaucoup de travail, les vacances de Pâques qui approchent et donc des dossiers d'AG à boucler absolument avant jeudi prochain, date de départ de GrandChef. Une vraie course contre la montre d'autant plus qu'il devient impossible d'obtenir un devis sous 15 jours ou même un mois.

Aujourd'hui, lorsqu'un ascensoriste m'a répondu "nous sommes là pour ça" puis "à votre service", j'ai cru rêver tellement cette notion de service se perd. Et je ne parle pas des entrepreneurs, architectes, et conseils en tout genre, convoqués aux AG et qui les oublient. Magnifique ! Avec en parallèle, dans les couloirs, une ambiance "rentrés du ventre, coincés du sourire" qui me pousse à ne pas trop m'éterniser passé 18h00 (même si j'emporte un peu de boulot à la maison). Quoique ... après 18h02, il ne reste plus grand monde. Juste Collègue S. qui donne l'impression d'être passée sous un rotavator et traîne sa misère.

Côté coeur, quoi dire ? Il a claqué à plusieurs reprises, ces derniers jours, comme un drapeau au vent.

J'ai pris quelques verres avec Simon, lequel s'est fait le messager de Felix. Ce dernier souhaiterait me revoir et que l'on ait, enfin, une discussion à coeur ouvert. Je dois dire que je m'y attendais un peu. Très habilement, Simon m'a sondé lors d'une récente rencontre et il a certainement compris que moi aussi j'étais restée sur un tas de non-dits. Je n'ai pas encore donné ma réponse. Felix en a certainement lourd sur la conscience mais moi, qu'ai-je à y gagner ? Il me propose de nous retrouver dans un salon de thé près du Luxembourg samedi après-midi. C'est à moi d'appeler. Je me donne jusqu'à demain midi pour le faire. Et oui, rien que d'y penser, j'ai le coeur qui claque comme un drapeau au vent.

J'ai reçu un coup de fil hier après-midi d'Ampo. Appel qu'en réalité je n'attendais plus trop après le message laissé à son assistante il y a 15 jours. Voix enjôleuse pour faire pardonner son absence, promesse de mille caresses et plaisirs lorsque nous nous verrons la semaine prochaine. Etre en "attente" de lui reste un délice même 8 ans après. Pourtant, je sens que notre histoire s'essouffle. Nous entrons peut être dans l'une de ces périodes déjà vécues où l'un est moins disponible que l'autre et où les rencontres s'espacent.

Samedi soir, dans le genre "les compartiments deviennent moins étanches", ChagsBral a croisé rapidement Sang-Po, à la maison, après qu'avec ce dernier nous soyons allés voir "Roberto Zucco" au Théâtre des Bouffes du Nord.

Voilà ce que dit le metteur en scène de cette pièce, Philippe Calvario


"Cette pièce est un mystère, après l’avoir écrite pour tenter de comprendre le mécanisme de ce tueur, Koltès s’est rendu compte qu’il n’y avait rien à comprendre dans ce dérèglement. Quelque chose attire follement dans cette histoire: une chose tragique et vertigineuse. Zucco raconte deux histoires principales, celle de Roberto et celle de la Gamine. Les scènes s’alternent dans un équilibre absolu: une pour lui, une pour elle. À l’entrelacs de leurs parcours correspond la mise en miroir de leurs actes: si Zucco tue père mère et enfant, la Gamine, elle, fait voler en éclats l’équilibre de son système familial par sa rencontre avec Zucco. Car pour moi elle n’est pas comme on le dit parfois une victime mais un personnage au désir actif, voire dévastateur, c’est ce désir qui s’avérera insupportable, indigérable et finalement destructeur pour sa famille, mettant ses parents face à leur déchéance, poussant son frère à l’abjection et sa sœeur aux portes de la folie. Les deux détruisent autour d’eux à leur manière. Désir et famille: des thèmes fondateurs pour Koltès que j’ai envie d’aborder dans un traitement sans doute violent et brutal. Zucco comme Koltès à ce moment là est un homme qui chute et qui ne se relèvera pas, écrasant avec lui tous les animaux qui se trouvent sur son passage."

Impression de vertige, incompréhension devant cette course effrénée vers la mort, accompagnée de la mort. Malaise devant l'abandon, la mise de côté ? l'absence ? de part d'humanité d'un être.

C'était la dernière. Clap-clap de fin chaleureux et joie des comédiens sur scène. Echange de signes de la main et de regards bienvaillants entre eux et le public. Retour à l'humanité.

Dans la série "vivement !" :

réédité en mai (j'aime bien le travail de Sasek).

Et bientot, le nouveau V. Delerm (sortie le 6 avril).

 
         
     
         
     
         
     
         
     
         
   
         
     
         
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