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4 Lorsque son "non" a retenti hier soir,
j'ai eu le sentiment qu'on me portait un coup au ventre.
Un simple "non", un "non" que
j'aurais pu entendre sans ciller il y a encore quelque
temps. Mais cette nuit, je me suis retournée dans le
lit, la gorge serrée, consciente que si j'ouvrais la
bouche à cet instant là, un flot de larmes surgirait
aussitôt. Une émotion forte dont ce matin j'ai encore
le coeur gros. Et tout ça, en réalité non pas pour un
"non" qui me rend un peu triste mais parce que
cet instant précis, cette nuit là comptait peut être
un peu plus que les autres, ce que je ne lui ai pas dit.
Je me sens terriblement égoïste, seule dans mon projet,
je m'en veux de perdre cette légèreté là-dessus. Et
ma réaction me fait vraiment peur à cause de la tension
qui pourrait en naître entre nous deux. Et ça je ne le
veux pas.
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7 Cavalcade de jours qui ne laissent ici que
quelques échos.
Depuis le début du mois, vu au cinéma
"Un long dimanche de fiançailles" (apprécié
pour la richesse des histoires parallèles et les
personnages "secondaires");
"Mondovino" (mondialisation, unification du
goût, stratégies de marché c/terroire, vin consensuel
au léger goût de vanille qui peut être mis en
bouteille aux quatre coins de la planète c/ découverte
par les consommateurs des terres et des saveurs qu'elles
portent) ; "Crime en tête". Vu les expos
"Le Monde selon H.R. Giger" cauchemardesque et
fascinant à souhait et "Pharaon" à l'IMA
(particulièrement aimé les fragments de lambris du
Palais de Qantir et autres pièces de décors muraux et
leurs douces couleurs déclinant les bleus et les verts).
Vu "A part ça la vie est belle" avec J.J
Vanier à l'Européen qui nous a bien fait rire. Ai
découvert un excellent petit restau de quartier rue des
Martyrs où se déguste une succulente cuisine de
famille, un endroit où je vais certainement prendre des
habitudes.
Dernière soirée d'anniversaire
demain. Après le dîner indien avec Dalba, le dîner
ci-dessus avec ChagsBral, dîner familial chez moi. Au
menu : aubergines farcies et petite salade, pintade
forestière aux morilles, sauce porto, girolles sautées
et poêlée de légumes verts, fromages puis mon
délicieux fondant aux marrons, le tout arrosé de
champagne puis Saint Emilion (château Vieux Rivallon
1997 découvert grâce à mes voisins du 2ème). Voilà.
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12/13 J'ai retrouvé la ville de Lille avec plaisir
même si le temps était bien moins clément que lors de
ma première visite il y a quelques mois. Enfin, je parle
du vieux Lille parce que très honnêtement, je n'ai rien
vu d'autre. Mais quel charme.
Après avoir déposé nos affaires à
l'hôtel, nous sommes allés déjeuner au Pain Quotidien
pl. Rihour. Grande assiette composée italienne,
tartines, pas de dessert mais des cafés et surprise ...
un "noisette" là-bas n'est pas un petit crème
mais un lait mousseux aromatisé à la noisette. Erreur
réparée gentiment par notre serveuse toute de sourire.
Nous flânons le long des rues pavées de la vieille
ville, sans oublier de passer par Meert pour faire
provision de gaufres, jusqu'à la rue de la Monnaie. Il
"crachouille" un peu mais nous profitons d'un
banc devant l'oeuvre de Buren "Ronde de Nuit"
pour déguster nos parts de tarte juste achetées dans
une pâtisserie au charme suranné, "Le Lion
d'Or". Aussi délicieuses que dans mon souvenir. Une
sorte de flan mousseux sur morceaux d'abricots. ChagsBral
passe un appel pendant que je prends quelques photos de
ces maisons de style flamand, toutes de briques rouges
qui font écho à l'anneau rouge et blanc de la Ronde de
Nuit. Nous filons ensuite voir l'expo "Etrange et
Familier" à l'Hospice Comtesse où je rêve devant
la maquette de la maison en bois de cèdre d'Alejandro
Stöberl. Puis nous visitons le reste de l'hospice que je
n'avais pas encore vu et dont je ne retiens que la
joliesse des carreaux de faïence bleue réalisés dans
la région au 18ème s. "à la manière de
Delft". Pour le reste, une certaine richesse de
meubles précieux, de belle vaisselle, de tableaux laisse
peu imaginer de l'austérité de la vie de cette
congrégation religieuse. Un petit tour ensuite dans la
cathédrale Notre Dame de la Treille avant d'aller se
réchauffer d'un thé en attendant des nouvelles de Nath
et de sa femme avec lesquels nous dînons. Grand
sentiment de quiétude qui m'avait un peu quitté ces
derniers temps. Etre là dans un ailleurs, avec lui.
Juste profiter de ce qui s'offre à nous, partager.
Léger énervement parce que la
batterie de mon portable fait des siennes et que ma
communication avec Nath est coupée. Ca fait des semaines
que j'ai ce problème et que je devrais la changer ...
Bref, nous parvenons à nous joindre et comme ils ont
pris un peu en retard, nous décidons de repartir pour la
Grand Place faire un tour au Furet du Nord. En fait, à
peine le temps d'admirer les structures de bambou de
Bambuco qu'un nouvel appel nous fait nous diriger vers le
point de rencontre. Il bruine toujours, les pavés
luisent, une myriade de fines gouttelettes également sur
nos cheveux, nos manteaux. Arrivée de Nath et de sa
femme que je vois pour la première fois. Halte dans un
bar et échange des dernières nouvelles autour de
bières puis nous partons à la recherche d'un restau de
spécialités du coin. Evidemment, sans réservation un
vendredi soir, ça relève du défi. Retour vers
l'Hospice Comtesse où nous tombons, dans une petit rue
perpendiculaire, sur un restau de quartier dont la carte
nous allèche. Manque de chance, plus de carbonnade,
ChagsBral bave en se souvenant du welsh de sa
grand-mère, pour finir je me décide, comme lui, pour un
potjevleesch servi avec salade et frites et arrosé de
bourgogne aligoté. Très agréable repas, agrémenté de
bonnes conversations, un grand plaisir également à
être là ensemble. Je découvre la femme de Nath qui
semble un peu intimidée, parfois étonnée de ce lien
qui s'est crée avec son mari, de ce que je semble savoir
de sa vie, de ce que nous partageons. Mais très bon
feeling. Repas qui se termine sur une crème brûlée à
la violette comme je n'en avais jamais goûtée.
Nath nous dépose en voiture à
l'hôtel. Grand lit accueillant où je ne tarde pas à
m'assoupir alors que ChagsBral commence "Da Vinci
Code".
Le lendemain matin, réveil vers 9h30.
Maintien entre deux eaux contre le corps tout chaud de
ChagsBral mais un peu après 10h00, il faut bien nous
résoudre à nous extirper de là puisque nous retrouvons
les "Nath" pour un brunch au Pain Quotidien.
Descente de la rue Faidherbe sous d'autres structures de
bambou qui me font penser à ces échafaudages utilisés
dans certains pays d'Asie pour la construction de
buildings. Premiers arrivés, encore un peu ensuqués,
nous prenons place au bout d'une grande table commune et
nous penchons sur la carte des brunchs. Nous nous
apprêtons à commander, en attendant, nos cafés
lorsqu'ils arrivent greumeuleu, agacés par l'attitude
d'une bande d'ados "agressifs" avec lesquels
ils ont fait une partie de leur voyage en métro.
Conversations sur un rythme plus tranquille que la
veille, sur un tempo de matin à glandouiller. Moi j'ai
une impression légère de décalage, j'ai un peu mal au
crâne, je me sens un chouillat fiévreuse. J'ai du
choper un coup de froid. Le brunch est délicieux, la
pâte à tartiner au praliné à tomber, deux heures
filent ainsi sans prévenir. Nath a pensé à mon
anniversaire et m'offre un petit carnet Moleskine et de
quoi faire de forts jolis découpages sur le thème du
fantastique avec des reproductions de gravures de Gustave
Doré illustrant l'histoire de Sindbad le Marin, geste
qui me fait super plaisir. Je remets "5 francs dans
le crincrin" en leur rappelant qu'ils sont les
bienvenus à Paris en décembre si ils veulent venir
(puisque je pourrais m'installer chez papa qui part
passer les fêtes à Dallas puis une semaine au Mexique)
et nous nous séparons. Chemin à pied jusqu'à la gare
où ChagsBral va prendre le train pour rejoindre sa
famille sur la côte. Nous avons une grosse demi-heure
avant son départ et trouvons refuge dans un bar. De fil
en aiguille, ou par une drôle d'association d'idées,
j'en viens à lui parler de ce qui s'est passé dans mon
petit crâne au début du mois et je réalise, à
nouveau, que quoi qu'il arrive il me semble que nous
ayons un vrai bon niveau de communication qui nous permet
de nous exprimer sur ce qui peut, parfois, partir de
traviole.
Après son départ, je me dirige vers
la sortie de la gare. Dehors, des trombes d'eau et moi,
frissonnante, avec une absence totale de courage. Je suis
sensée aller au Palais des Beaux Arts voir les quelques
salles que je n'avais pas vues la dernière fois. A deux
pas de là, se trouve le centre Euralille où je décide
d'aller faire un tour le temps de me reprendre un peu. Au
fond du centre, un Carrouf où je vais chercher une
bouteille d'eau et me laisse tenter par deux/trois
bricoles. Pas au mieux de ma forme, je reprends le chemin
de la gare pour y échanger mon billet et repartir par le
TGV de 16h00 où je passe l'heure de trajet à moitié
somnolente. Mais le sourire aux lèvres.
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M'énerve. Des semaines que je suis sur
ce livre et que j'avance comme un escargot. Pourtant
"American Gods" de Gaiman ne représente
"que" 691 pages. Et puis, ce n'est pas comme si
je lisais des tas d'autres livres en parallèle. Même
pas. J'ai juste commencé quelques pages des
"Lettres à Nelson Algren" de Simone de
Beauvoir avant de m'endormir dessus hier soir. Il était
à peine 22h00. Bref. M'énerve parce qu'il va me falloir
le rendre à la bibliothèque vendredi ou samedi, j'ai
déjà une semaine de retard. M'énerve parce qu'en plus,
j'aime beaucoup ce bouquin et que j'ai hâte d'en
connaître la fin. Paradoxal. M'énerve.
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